Jamais de mémoire d’homme un mois de janvier à Madagascar n’a été aussi sec. La saison des pluies n’a jamais autant tardée. Les conséquences sont terribles pour l’île verte : les plantations se fanent et se meurent, les centrales hydroélectriques sont au point mort et presque tous les lacs et les fleuves de l’île baissent jusqu’à un niveau critique.  Dans certaines régions, ils sont même complètement asséchés. Ce n’est peut-être pas encore le cas d’Ikopa mais cela ne saurait tarder. La baisse du niveau de l’eau a eu raison des quelques centaines de poissons qui y vivaient depuis des années. Une tragédie pour l’écosystème mais une véritable aubaine pour les habitants d’Anosipatrana et ses environs. Ces derniers n’ont pas hésité à mettre les pieds dans l’eau vaseuse pour prendre les poissons morts qui flottaient le ventre à l’air. Certains vont même encore plus loin en creusant d’énormes trous d’eau pour piéger les poissons ayant survécu à l’assèchement. La technique semble marcher mais les conséquences de tels actes seront terribles. En effet, le peu de précipitation qui doit encore s’écouler dans d’autres localités est concentré à Anosipatrana, le cours du fleuve est coupé. Outre ce problème, quand la pluie reviendra et que le fleuve retrouvera sa fluidité, ces trous d’eau formeront des tourbillons qui seront très dangereux pour les habitants du quartier qui y lavent leurs linges. Sans compter qu’il ne risque plus d’y avoir un seul poisson dans ce fleuve.

Ny Tsiky R.