Assemblée nationale et réconciliation – Dans la ligne de mire du SEFAFI
L’opinion est incitée à se focaliser sur la mise en place des institutions et l’instauration de la réconciliation nationale, nouvelles étapes dans l’assise de la IVème République. L’Assemblée nationale constitue la première institution à suivre de près, selon l’Observatoire de la Vie publique Sefafi. D’entrée, deux missions sont visées par les membres du Sefafi : celle de redorer le blason du Parlement et d’assurer clairement son rôle de contrôle du gouvernement. En effet, la Chambre basse a été discréditée par la Troisième République au cours de laquelle « les députés de Madagascar ont enregistré un absentéisme historique et une course effrénée aux avantages, accentuée d’ailleurs par le Conseil supérieur et le Congrès de la Transition ». « Les nouveaux députés auront-ils la noblesse d’esprit de revoir à la baisse leurs avantages ? Les indemnités parlementaires sont une garantie d’indépendance et doivent soustraire le parlementaire à toute tentation de corruption, mais ils doivent également tenir compte des moyens financiers du pays et du niveau de vie moyen de la population », note le communiqué du Sefafi. La réunion de mardi centrée sur la mise en place du bureau permanent et des différentes commissions au sein de l’Assemblée nationale mettra au jour la majorité parlementaire et l’opposition, selon toujours l’Observatoire. « L’objectif doit être d’avoir une majorité parlementaire et/ou présidentielle claire et stable, ainsi qu’une opposition pouvant être une alternative crédible », se positionne-t-il. Le changement réel passe également par la volonté d’assumer pleinement les obligations dans la fonction législative : élaborer et proposer des lois, discuter et amender en vue de l’intérêt général.
Réconciliation nationale
Dans leur seconde mission, les membres du Sefafi définissent également les responsabilités à prendre par rapport au futur gouvernement. « La Constitution a donné aux députés des moyens de contrôle comme les questions orales et écrites, les commissions d’enquête parlementaire, la motion de censure. Ils doivent les utiliser à bon escient, non pour des règlements de comptes politiques, mais pour le bien de la Nation », peut-on également lire dans le communiqué. Quant à la réconciliation nationale, il est recommandé un nouveau cadrage de celle-ci pour une meilleure efficacité entre autres définir les cibles et les acteurs. L’Observatoire de la Vie publique cautionne en général le processus de sortie de crise, notamment l’accession au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina et l’acheminement vers le système républicain à l’issue de l’adhésion de Jean-Louis Robinson aux résultats électoraux. Prudence toutefois, face aux anomalies qui ont entouré les scrutins, à l’origine d’une fragilisation du nouveau système.
Lalatiana Menjaniaina