Francophonie – L’Oif compte sur un « après-sommet »
Dans la matinée de samedi, l’Ambassadeur de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), et Représentant régional pour l’Océan Indien, Malik Sarr, s’est rendu au Palais d’Etat d’Iavoloha et a été reçu par le Président de la République. Bien évidemment, le dernier Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Antananarivo à la fin du mois de novembre 2016 a été l’objet des échanges entre les deux personnalités. Cependant, Malik Sarr a tenu un discours bien différent de celui du Chef de l’Etat. Lequel se plait jusqu’à aujourd’hui à parler de la réussite du Sommet en question, comme dans son discours lors de la cérémonie de présentation des vœux à Iavoloha. Pourtant, pour les participants, et surtout pour l’Oif, l’heure n’est plus aux félicitations. En effet, Malik Sarr, soulignant qu’il est venu délivrer un message de la Secrétaire générale de l’Oif, en la personne de Michaëlle Jean, a interpellé le Chef d’Etat malgache sur l’après-sommet. Aussi, cet émissaire a déclaré lors de cette rencontre que « tout le monde a bien parlé de la grande réussite du Sommet. Je suis venu au nom de la Secrétaire Générale, Michaëlle Jean, féliciter le Président pour cette réussite. Le Sommet c’est bien, après le Sommet c’est mieux. Nous considérons que c’est maintenant que le Sommet commence à Madagascar, et que la jeunesse et les femmes commencent à sentir les retombées de ce Sommet. C’est la mise en œuvre de tout ce qui a été décidé par les Chefs d’Etat et de Gouvernement ici à Madagascar concernant l’emploi, la formation, la culture, le développement durable… ».
Rien en vue
Toujours selon Malik Sarr, « des projets sont en cours, toute l’année du Sommet, nous nous sommes investis dans le domaine socio-économique en faveur des femmes et des jeunes dans diverses régions et nous entendons poursuivre ces efforts dans les prochaines semaines ». Autant dire que l’Oif avait déjà jeté certaines bases sur lesquelles s’appuyent les tenants du pouvoir et, en particulier, le Président de la République. Et grâce auxquelles ils se vantent d’avoir travaillé et bien travaillé. Pourtant, jusqu’à l’heure actuelle où l’après-sommet devrait se faire sentir au niveau de la population, la majorité n’y croit déjà plus. Rien en vue pour ainsi dire et « rien à espérer de ce régime » selon les mots de certains. Preuve en est par exemple le « Village de la Francophonie » qui n’a été utilisé qu’une fois après le Sommet. D’autant plus qu’au mois de novembre, certains membres du gouvernement actuel avaient crié sur tous les toits que cet endroit allait être transformé en des logements sociaux pour la population. Il n’en est encore rien jusqu’ici. L’Oif risque d’être bien déçue dans les mois qui viendront face à l’incapacité déjà démontrée du régime actuel à tenir ses promesses.
Régis Kabary