Avec raison, les habitants de la capitale ne cessent de se plaindre des caprices incessants de la Jirama. Ces délestages affectent au plus haut point le quotidien des citadins, autant professionnel que personnel. Et pourtant, il ne s’agit tout au plus que de quelques heures de coupure et la situation est bien plus préoccupante ailleurs. Il y a des régions de l’île qui sont privées d’électricité durant des jours entières. C’est le cas notamment de la province de Mahajanga : depuis la soirée de jeudi, des quartiers entiers sont plongés dans l’obscurité. La situation s’est ensuite généralisée vendredi. Selon les témoignages sur place, la durée du délestage atteint parfois les 12 heures dans une journée. Une situation qui nuit à tous et chaque secteur d’activité. Les bureaux administratifs ne fonctionnent pas et les fils d’attente sont interminables, les commerces ne marchent pas surtout pour ceux qui utilisent par nécessité des réfrigérateurs ou encore du matériel informatique et autres, les touristes se plaignent à cause des systèmes de ventilation et de climatisation qui sont en panne…

Ras-le-bol
La ville des Fleurs est devenue invivable depuis quelques temps. Et ses habitants ont en ras- le-bol. Des groupes d’individus ont d’ailleurs commencé à descendre dans les rues hier pour montrer leurs mécontentements. Les excuses présentés par les responsables de la Jirama restent encore les mêmes : problèmes de carburant, manque de précipitation, … et pourtant vers la fin de l’année dernière, ces derniers mais surtout les politiciens ont promis au peuple que le cas du délestage sera vite réglé et ce de manière définitive. Mais visiblement il ne s’agissait que de belles paroles. Le nombre de manifestants n’est peut-être pas encore très menaçant, mais attention, avec le temps d’autres se joindront à eux et la situation risque de très sérieusement s’envenimer. Et d’ailleurs les habitants de la cote ouest de Madagascar ont la réputation d’avoir le sang bouillant. Il ne suffirait que d’une petite étincelle pour allumer le feu. Les manifestations vont continuer aujourd’hui et des centaines de personnes ont déjà confirmé qu’elles allaient y participer.

N. R