Du genre entêté !
Personne n’aurait pu rater cette information, car même Radio France internationale, en plus des stations et médias nationaux, en ont parlé. La candidature d’Ahmad à la présidence de la Confédération africaine de football n’est en effet pas passée inaperçue dans la Grande île. Une candidature qui semble logique car après déjà trois années à la tête de la Fédération malgache de football, il fallait bien que le célèbre Ahmad tente une percée à l’international. A vrai dire, sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football n’est pas sa première sortie car il faut le rappeler, ce dernier siège déjà au sein du Comité exécutif de l’organisation. Selon Radio France international, « c’est en 2013, à Marrakech, qu’Ahmad est sorti du bois. Il est alors élu au comité exécutif de la CAF en tant que représentant de la zone Sud aux dépens du puissant Sud-Africain Danny Jordan, une victoire surprise au second tour de scrutin. En septembre dernier, il manque pour une seule voix l’un des deux postes de représentants de la CAF au conseil de la Fifa. Ahmad, comme on l’appelle, est désormais engagé à part entière dans la gestion du football africain».
Si l’on se réfère à tout cela et au parcours de ce dernier, il serait le meilleur candidat possible capable d’affronter l’inamovible Issa Hayatou, président de la Caf depuis déjà 1998. D’ailleurs, la candidature de ce dernier ne semble plus faire l’unanimité et il serait donc possible qu’au mois de mars de cette année en Ethiopie, Ahmad soit le premier malgache à se retrouver à la tête d’une confédération continentale, et ce à partir de 2017 jusqu’en 2021. Candidat idéal disait-on si on se limitait au Curriculum de celui qui a déjà été ministre des Sports, puis de la Pêche et des ressources halieutiques et maintenant sénateur. Déjà face à lui, il y a le camerounais qui est resté pendant presque 20 ans donc à la tête de la Caf. Sous son influence, le continent africain a accueilli pour la première fois l’épreuve reine du sport mondial à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2010 en Afrique du Sud. La Confédération africaine, sous la présidence d’Hayatou a également contribué au développement de ses compétitions de clubs comme la Coupe d’Afrique des clubs champions de 1964 à 1996 puis la Ligue des champions de la Caf depuis 1997, la Coupe de la Caf de 1992 à 2003, puis la Coupe de la confédération et la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe. Soit une liste très longue de réalisations et des mandats fructueux. Face à cela, la candidature d’Ahmad arrive au moment où la Caf a décidé du retrait de la Can Total U-17 à Madagascar. «Suite aux rapports des visites d’inspection effectuées par la CAF, le Comité Exécutif a décidé à l’unanimité, exception faite du président de la fédération malgache, de retirer l’organisation de la Can Total U17 à Madagascar, lit-on dans le communiqué final des travaux du Comité exécutif réuni dernièrement. D’autre part, cette année, l’équipe nationale malgache vient de perdre deux places dans le classement mondial et se retrouve presque au bas du tableau, à la 135ème place. Pour ceux qui n’ont pas bonne mémoire, Ahmad s’est aussi retrouvé dans l’affaire de corruption sur la tenue de la Coupe du monde au Qatar en 2022. Les soupçons vont dans le sens où ce dernier aurait perçu jusqu’à 100 000 dollars dans cette affaire.
L’opinion se pose alors la question de savoir si cette candidature est sérieuse. Elle l’est, sans aucun doute. Et elle se dessine et s’insère dans les pratiques de ses collègues dans la sphère du pouvoir malgache actuel. En effet, le régime actuel et les barons du parti au pouvoir se sentent de plus en plus confiants ces derniers temps en ce qui concerne les présidentielles de 2018. Déjà, des candidats se sont annoncés et les plus pertinents ont à leurs actifs plus de réalisations que le régime. Que ce soit l’ancien homme fort de la Transition Andry Rajoelina, l’ancien président Marc Ravalomanana ou même l’Amiral Ratsiraka. D’autre part, personne dans l’histoire n’a été aussi accablé que ceux à la tête du pays actuellement. Que ce soit le problème de délestage, l’exportation de richesses nationales dont l’affaire des bois de rose de Singapour, les détournements et affaires de corruption. Et la liste est très longue. Et pourtant, ils veulent encore briguer la présidence, comme quoi du genre entêté, il n’y en a jamais eu autant.
Oussa Fémal