Justice populaire – Vangaindrano assiégé !
Les habitants de trois communes se sont convergés vers la capitale de la région d’Atsimo Atsinanana quand ils ont su que trois suspects de cette affaire de viol et d’assassinat d’une lycéenne originaire de Lopary ont été arrêtés par la Gendarmerie locale. En somme, ces derniers ne veulent qu’une chose : faire justice eux-mêmes. Et l’affaire sera réglée !
Rappelons d’abord qu’une jeune fille de 18 ans a été retrouvée morte dans une mare vaseuse la semaine dernière à Vangaindrano, la capitale de la région de l’Atsimo Atsinanana. Cette dernière était une lycéenne, en classe de terminale dans un lycée privé, et originaire d’une commune qui se trouve à 16 km avant d’atteindre le chef-lieu de région. Les premières constatations auraient montré qu’elle a été violée, assassiné avant d’être jetée dans la boue. En train de garder des oies, un garçon a découvert le corps et a couru avertir la population. Par la suite, des personnes ont nettoyé le corps et ont remarqué que la défunte n’avait plus aucun vêtement sur elle. C’était dans la matinée du mercredi 11 janvier 2017 dernier.
Depuis, l’affaire a évolué et selon certaines sources, trois personnes ont été appréhendées par la brigade de la gendarmerie locale et à l’heure où nous mettons sous presse, étaient encore entre leurs mains. La nouvelle est aussi arrivée aux oreilles des habitants de cette commune de Lopary qui ont couru rejoindre la ville de Vangaindrano, non pour constater de visu et vérifier l’exactitude de l’information, mais comme partout dans l’île, pour en finir avec la vie des supposés meurtriers.
Milliers de gens
Et bien sûr, ces habitants sont soutenus par ceux de deux autres communes « mpiray dina » avec Lopary. En somme, des milliers de personnes se sont donnés le mot pour se converger vers le bureau de la brigade de la gendarmerie de la capitale de l’Atsimo Atsinanana. Calmement mais fermement, ils ont tout simplement demandé à ce qu’on leur remette les suspects. Toujours dans l’après-midi d’hier, ces milliers de gens attendent à ce que leur vœu soit exaucé mais selon nos informations, des pourparlers sont déjà engagés entre les forces de l’ordre et la population. Par contre, beaucoup craignent à ce que ces habitants ne profitent de la nuit pour tenter de mettre la main sur les suspects et dans ce cas, des saccages du bureau de la gendarmerie de Vangaindrano ainsi que des habitations des forces de l’ordre ne sont pas à écarter, d’autant que pour cette ville, le délestage a sévi depuis dimanche dernier à 21h. Ainsi, toute la capitale de la région de l’Atsimo Atsinanana est plongée dans le noir tandis qu’il faut faire des kilomètres pour prendre l’eau du fleuve de Menagnara. Sur ce point, la Jirama a aussi failli grandement à sa mission, sinon il faut acheter à 50 ariary le litre ou à 1000 ariary le bidon d’une eau sale et jaunâtre !
Bref, si cette affaire de meurtre explose, Vangaindrano sera à feu et à sang alors que cette ville n’a plus ni eau ni électricité !
J.L.R