Petit rappel des faits : Une jeune fille de 18 ans, lycéenne dans un établissement privé se trouvant à 16 km de Vangaindrano, a été violée avant d’être tuée la semaine dernière. Son corps sans vie et sans vêtement a été jeté dans une mare vaseuse et a été découvert par un petit garçon qui sortait ses oies pour les nourrir. Cette découverte macabre a choqué les habitants de Lopary, village d’origine de la défunte, et a causé de vives réactions de la part de ces derniers, eux qui n’ont jamais connu pareille situation auparavant. Selon certaines sources, trois personnes ont été appréhendées par la brigade de la gendarmerie locale pour cet acte atroce. Quand la nouvelle est arrivée aux oreilles des résidants de Lopary, ces derniers, accompagnés des habitants de deux autres communes «mpiray dina» sont montés à Vangaindrano pour réclamer la tête de ces trois suspects dans le but de se faire justice eux même, en d’autres termes les lyncher. En somme, des milliers de personnes ont fait le siège de la brigade de la gendarmerie de la capitale de l’Atsimo Atsinanana. Des pourparlers ont été engagés afin de tasser la situation mais rien n’y fait, un climat de tension règne toujours sur place.

La Rn 12 bloquée
Malgré les jets de bombes lacrymogènes et les tirs en l’air, les personnes qui ont fait le siège de Vangaindrano ne se sont pas écartées. Au contraire, tard dans la soirée, la situation a empiré. Profitant de l’obscurité de la nuit et des délestages causant l’incapacité des gendarmes à agir, ces derniers ont pillé quelques magasins se trouvant à proximité et ont jeté des pierres en direction du bâtiment de la gendarmerie. Au matin d’hier, les habitants de Lopary ont également dressé un barrage sur la Rn12 reliant Vangaindrano à Farafangana. Aucun véhicule n’entre ni ne sort sans une fouille minutieuse et du véhicule et de l’identité des personnes se trouvant à l’intérieur. Ils cherchent désespérément les trois individus suspectés d’avoir violé et tué la lycéenne, et ce sans véritablement avoir  la moindre description de ces derniers. En manque d’effectif, les forces présentes à Vangaindrano n’osent intervenir avant l’arrivée des renforts et d’autres équipements anti-émeute. En attendant, la ville est encore dans le rouge et la situation peut encore plus empirer. Quelques habitants de Vangaindrano-ville ont joint le mouvement, et des politiciens ne manquent pas de profiter de la situation.

N.R