E-Cfa – L’Afrique de l’Ouest se dote d’une monnaie électronique
2017 sera l’année du e-Cfa. Le Sénégal s’apprête à lancer une version numérique du franc Cfa, la monnaie en vigueur dans toute l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Cette devise numérique sera émise par la Banque régionale de marché (Brm), selon la règlementation sur la monnaie électronique édictée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), la Banque centrale régionale. Si son succès se confirme, elle sera alors étendue à tous les pays de la zone Uemoa.
Jonathan Dharmapalan est le fondateur d’E-currency Mint Limited. Cette start-up installée en République d’Irlande a mis au point le e-Cfa. Et n’allez pas comparer cette monnaie africaine au bitcoin, la devise pionnière du numérique. Le e-Cfa dépend d’une zone économique et monétaire, il est émis par une Banque centrale et c’est là toute la différence.
« Il s’agit d’un billet numérique qui peut s’échanger comme un billet physique émis par une Banque centrale », explique Jonathan Dharmapalan. Pour réaliser une transaction, vous pouvez débiter un compte bancaire et en créditer un autre, ou bien vous pouvez échanger physiquement un billet de 10 dollars ou 10 euros qui passera de votre main à la mienne. Nous avons créé une technologie qui permet cet échange-là de manière numérique.
Cryptogramme
Les billets physiques sont marqués d’un filigrane et d’un numéro de série afin d’éviter les faux. Les e-Cfa disposent eux d’un système de sécurité numérique, à travers un code cryptographique.
« C’est une très bonne chose », se réjouit Serigne Diakhoumpa du Fonds souverain des investissements stratégiques du Sénégal. « Cette technologie est une révolution contre la fraude. Aujourd’hui, la monnaie électronique va nous aider à mieux maîtriser les transactions financières pour lutter contre la corruption. Je prends toujours l’exemple du Rwanda, où même la petite vendeuse du coin a un terminal électronique. Plus besoin aujourd’hui d’avoir des billets et des pièces dans votre poche, vous faites la transaction avec des machines, or les machines ne peuvent pas vous demander de payer des choses qui ne sont pas dues. Bien sûr, l’informatique peut se pirater, mais toutes les transactions sont quand même tracées » a-t-il ajouté.