Certains disent que c’est un effet du réchauffement climatique et du bouleversement que connait le monde actuel avec la fonte des calottes polaires ou encore des incendies de forêts etc. D’autres diront seulement que c’est dû au fait que l’on ait retenu la pluie et noué le ciel durant le Sommet de la Francophonie. Un juste retour des choses dans ce cas car la nature ne fait que reprendre le dessus sur l’homme. Quelle qu’en soit la raison, la Capitale malgache est sèche et se trouve à sec. En atteste la rivière Ikopa qui, normalement, en cette période devrait être en crue, et le niveau de l’eau devrait atteindre des records. Pourtant, il ne reste sur son lit que des flaques boueuses dans lesquelles on se réjouit de trouver encore une petite anguille longue de 7 centimètres en vie. Et c’est partout le même cas, que ce soit pour le lac de Mandroseza ou ailleurs. La conclusion est la même pour tous : l’heure est grave et on risque de se retrouver à cours d’eau. Le service de la météorologie, dans son bulletin de la tendance de la semaine, annonçait d’ailleurs une semaine de plus sans pluie à Tana. Autrement dit, la capitale n’aura pas encore droit aux précipitations pendant toute cette semaine. Pour les tentatives de pluies artificielles, on n’en sait pas plus sauf les millions d’Ariary déjà dépensés pour.

Pour y remédier, il semble que le ministre de l‘Eau, a décidé d’ouvrir le barrage de Tsiazompaniry pour que l’Ikopa puis Mandroseza ne se vident pas à la fin de cette semaine ? En premier, qui aurait pu croire qu’un jour, le ministre de l’Eau aurait un rôle à jouer et qu’il aurait à prendre une décision qui aura un impact sur la vie de la population tananarivienne. Puis ensuite, si au grand jamais il ne pleut toujours pas, que ferons-nous après Tsiazompaniry ? Car la situation ne risque guère de changer. En effet, si l’on s’en tient aux saisons à Madagascar, on rentrera bientôt dans la saison « Fararano » soit littéralement la fin de l’eau. Les pluies devaient venir au mois de novembre, décembre et surtout en ce mois de janvier. Pourtant, dans les provinces, la pluie est au rendez-vous et certaines régions ont même fini inondé et le sont encore jusqu’à maintenant. Face à cela, le ministre de l’Eau, lui, ne réagit pas.

Madagascar vit réellement, depuis l’accession de ce régime au pouvoir, ses pires moments de l’histoire. Comme si mère nature elle-même avait choisi de faire comprendre aux malgaches et surtout à ses dirigeants ce qu’il en coûte de ne pas respecter les règles. Combien de fois a-t-on dit aux malgaches que la déforestation et les cultures  sur brûlis ne doivent pas se faire ? Et avec cela, quelles ont été les actions concrètes de ceux qui, en propagande, disent aimer la patrie ? En parallèle, bois de rose, bois d’ébène, palissandre, tortues, or et pierres précieuses et mêmes enfants et jeunes sont envoyés hors de nos frontières sans modération et sans aucun contrôle. Pour les plus crédules, il est donc tout à fait normal si le pays a essuyé les sauterelles, les incendies, la vindicte populaire et maintenant la sècheresse puis pour finir la famine.

L’on en arrive à ce point après qu’une poignée d’hommes et de femmes ont mis à sac et puisé les dernières ressources de la Nation. Personne n’est à blâmer, mais tout le monde est responsable de la situation actuelle. Que ce soit le simple citoyen qui ne fait rien, qui attend que les autres agissent pour ensuite suivre la masse. Ou les dirigeants et tenants du pouvoir qui profitent de la faiblesse d’un peuple soumis par la pauvreté et qui répriment la moindre étincelle de conscience et de prise de responsabilité. Il fait très chaud et trop sec dans la Capitale. On a très faim et on est trop maigre dans le Sud. On a trop de dahalo et très peu de bovins un peu partout. Tant de malheurs pour lesquels ceux qui sont à la tête du pays n’ont que très et trop peu de solutions. Car mise à part des mesures ponctuelles, le cycle ne cesse de se répéter. A ce moment, on est juste très pauvre et trop peu de chance de s’en sortir.

Ny Aina Rahaga