Le bureau indépendant anti-corruption s’est démarqué, ces dernières années, par sa stratégie d’attaque contre les gros bonnets de la corruption. Pourtant, les résultats restent infimes puisque rares sont les hautes personnalités jetées en prison à cause de leur implication dans une histoire de corruption. Dans l’ensemble, les principales cibles du Bianco étaient les suspects dans des affaires de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et de trafics. Dans la réalité, la corruption s’enracine à tous les échelons administratifs sans que les petits poissons qui perpétuent cette pratique illégale soient inquiétés. Des « mpanera » osent même proposer leurs offres sur les réseaux sociaux. La principale victime de cette nouvelle forme de pratique de corruption via internet reste le centre d’immatriculation d’Antananarivo.

Des cybercriminels proposent leurs offres dans la facilitation de l’acquisition du nouveau permis ou de la carte grise biométrique. Contacté par message privé, l’un des corrupteurs a honnêtement répondu qu’il s’agit d’un « bizina » (corruption) et que le droit à payer est de 110.000 Ariary si le client veut éviter la longue queue et recevoir en une journée son permis biométrique. Une investigation sur place permet également de constater que des « intermédiaires » se regroupent en face du portail principal du bureau du Faritany et attendent des clients potentiels prêts à payer pour le permis biométrique, la carte grise, ainsi que la mutation. Il est grand temps de poser la question « bête » « pourquoi les responsables du Bianco et des forces de l’ordre n’agissent pas pour mettre la main sur ces individus qui osent perpétrer de pareilles prévarications sans se cacher ? ». Peut-être qu’il y a des fonctionnaires susceptibles d’être de mèche avec ces « mpanera » mais le réseau doit être démantelé. Si le Bianco n’est pas de taille à s’attaquer aux députés, aux barons du bois de rose ainsi qu’à certains hauts conseillers de la présidence, il doit quand même avoir le pouvoir d’attraper les menus fretins de la corruption dans tous les services administratifs.

Dom