Déclin de l’Etat de droit – La justice populaire fait rage !
Les autorités malgaches ont actuellement les poings et pieds liés face aux agissements de la population. Les manifestations se succèdent sans que les agents des forces de l’ordre ou les autorités ne puissent faire quoi que ce soit. La preuve, les habitants du village de Lopary de Vangaindrano se sont déchaînés depuis quelques jours, suite à une histoire de vindicte populaire. Pour rappel, les habitants de la région voulaient mettre la main sur les individus présumés coupables du viol ainsi que du meurtre d’une jeune lycéenne de 18 ans. Alimentés par leur colère, les revendicateurs ne veulent absolument pas que la justice malgache prenne en charge cette affaire, et au contraire, ils exigent, eux-mêmes, d’attribuer les peines que les coupables méritent. Plus précisément ils veulent lyncher les individus qu’ils pensent être à l’origine de ce crime atroce. Aux dernières nouvelles, le village en question est devenu une véritable zone rouge. Les rues ont été bloquées par les habitants et tous les jours les pillages s’eefectuent sur les lieux sans que les agents des forces de l’ordre ne puissent intervenir.
Accord tacite
Hier encore, plusieurs maisons ont été victimes de vol. Certes, des renforts sont en chemin mais est-ce que cela puisse changer quoi que ce soit à la situation ? Depuis le début du phénomène de la vindicte populaire à Madagascar, aucune mesure n’a été prise par les autorités malgaches. Les « faire justice soi-même » ont été traités à la légère et voilà le résultat ! La population malgache revendique cette pratique à chaque arrestation, sans que cela soit conforme à la constitution malgache. Mais le gouvernement actuel, ainsi que les agents des forces de l’ordre font une fois de plus la sourde oreille face à ce qui est totalement contraire à la loi malgache. A noter que la peine de mort a déjà été abolie par le pays et que tout acte contraire à ces dispositions constitue une infraction. Plusieurs cas de manifestation, en ce qui concerne la demande de vindicte populaire, avaient déjà été effectués depuis plusieurs semaines. En effet, lorsque le silence se fait, cela suppose toujours un accord tacite. Et dans la mesure où les autorités ne se sont pas données la peine de réprimer les pratiquants de la vindicte populaire, la population estime qu’elle est en droit de revendiquer son application.
Athanase