S’il vous plait, du cran !
A travers le monde, les actions politiques menées par de simple citoyen qui en ont tous simplement plein la tête des politiciens se multiplient. Tous les moyens sont bons pour exprimer sa colère, son dégout ou tout simplement son désaccord avec tel ou tel personne. Et ce n’est pas l’activisme et l’initiative citoyenne qui manquent. D’ailleurs, au cours de la dernière semaine mais aussi de celle-ci, le monde vient encore d’avoir un bel exemple de ce qui devrait être fait quand les responsables politiques excèdent.
À moins d’une semaine du premier tour de la primaire socialiste, Manuel Valls s’était fait gifler lors de son déplacement en Bretagne. En sortant de la mairie de Lamballe en Bretagne où il a rencontré des élus, le candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls s’est fait attaquer par un inconnu. Rien de plus qu’une petite gifle qui ne ferait même pas mal à un enfant. Mais son agresseur a été immédiatement plaqué au sol par un agent de sécurité qui accompagnait l’ex-premier ministre. Au moment de cet incident, Manuel Valls était accompagné par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Ça va, ça va, ça va ! », répétait en boucle Manuel Valls, juste après l’agression. En réalité, ça n’allait pas si bien que cela car après, l’ancien premier ministre a déposé une plainte contre le jeune homme. Le candidat avait également réagi dans la foulée, comme l’a rapporté Le Figaro : «il y a ceux qui contestent la démocratie et ceux qui incarnent la démocratie, ce sont les responsables politiques. Si je suis engagé, c’est parce que je n’ai jamais eu peur du contact et du rapport avec mes compatriotes, quelle que soit leur opinion. Mais je sais que la démocratie, ça ne peut pas être la violence. Et un individu qui cherche à frapper, qui frappe un responsable politique, c’est évidemment toujours grave. Mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. Moi ce que je veux, c’est convaincre les Français, c’est qu’ils viennent voter, qu’ils se saisissent de leur destin. Je veux incarner ce pays. (…) Donc je vais au contact des Français, je n’ai pas peur. Vous savez, moi je suis courageux. Je suis courageux, non pas physiquement parce que ce n’est pas le sujet ; je suis courageux parce que je dis la vérité (…) incarner l’espoir, la lucidité, le fait d’incarner les responsabilités». Peu après, un auditeur était entré en direct sur une chaine de Radio française pour dire seulement « nous sommes des millions à vouloir te gifler » à l’endroit de Manuel Valls. Le jeune homme lui a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Rappelons que cet incident est loin d’être le premier depuis le début de la campagne électorale de Manuel Valls. Ainsi, en décembre dernier, il avait reçu un sac de farine sur la tête lors d’un déplacement à Strasbourg.
Cette fois à Madrid, une Femen a réalisé une action à côté d’une statue de cire de Donald Trump à Madrid. Seins nus, la main sur l’entrejambe de la statue de cire de Donald Trump, une Femen a réalisé une action éclair à Madrid, au Museo de Cera de la capitale espagnole. Sur sa poitrine était écrit «Grab Back», soit «Attrapez en retour», une référence claire aux déclarations chocs ressorties à l’automne dernier : dans une vidéo tournée de 2005 Donald Trump clamait qu’il pouvait «attraper les femmes par la (…) » leurs appareils génital grâce à sa notoriété. Sur son dos, elle avait également fait écrire «Attrapez le patriarcat par les couilles». Un employé du musée a rapidement tenté de couvrir la poitrine de l’activiste avec sa veste, avant de l’écarter de cette statue placée à l’entrée du bâtiment. Ce n’est pas la première fois qu’une action des Femen vise Donald Trump : le jour de l’élection présidentielle, en novembre dernier, deux femmes avaient manifesté contre lui dans le bureau de vote où il allait se rendre quelques heures plus tard. Tiffany Robson et Neda Topaloski avaient eu le temps de crier «Grab your balls! Hate out of our polls!» soit «Attrape tes couilles ! La haine hors de nos bulletins de vote» avant d’être évacuées par la sécurité, notamment les agents du Secret Service qui se trouvaient déjà dans les lieux.
A Madagascar, mises à part quelques actions isolées, le citoyen n’est pas des plus actifs en ce qui concerne la vie politique de la Nation. Un fait qui en décourage plus d’un lorsqu’on voit ce qui se passe dans ce pays et toutes ces choses qui devraient être dites mais qui ne le sont pas. Bien évidemment, chez nous, gifler un Président de la République ou même un simple ministre reviendrait à remettre au gout du jour la peine de mort. Déjà que pour citer des noms dans des dossiers chauds, même avec preuve à l’appui, il faut faire très attention. Mais la première initiative sera toujours la bienvenue. Chères concitoyens, chères compatriotes, au point où on en est, s’il vous plait, du cran.
Ny Aina Rahaga