Vangaindrano – Explosion totale et couvre-feu !
C’était plus que prévisible ! 3 000 personnes venant de 17 communes « mpiray dina » avec celle de Lopary sont dans cette ville où les barrages sont partout. Les négociations ont complètement échoué et le saccage est partout. Bilan sommaire : le stationnement de taxi-brousses, une station-service, des habitations et d’autres infrastructures ont été incendiés ! Aux dernières nouvelles, le couvre-feu est instauré de 18h à 6h du matin.
La situation ne s’est toujours pas décantée dans la ville de Vangaindrano, et au contraire, elle va en s’empirant. Selon nos informations, les trois personnes soupçonnées d’avoir violé et tué la jeune lycéenne de 19 ans originaire de la commune de Lopary la semaine dernière sont toujours dans les locaux de la gendarmerie. La sécurité autour de ce bâtiment a été renforcée. Des éléments de la Force d’intervention de la gendarmerie nationale (Fign), des militaires du régiment des forces d’intervention (Rfi) mais aussi d’autres membres des forces de l’ordre venant de Mananjary, Farafangana et de Fianarantsoa sont venus prêter main forte aux effectifs déjà sur les lieux. Mais cela n’a pas pour autant refroidi la ferveur des milliers de personnes réunies dans la ville, et d’ailleurs, les habitants des 14 autres communes environnantes sont aussi montés au créneau. Leur revendication reste la même : qu’on leur livre les trois coupables dans le but de les faire connaître le même sort que leur victime, c’est-à-dire la mort. Le terme précis utilisé par les émeutiers est « Mena Vozona », qui signifie littéralement col rouge, pour faire référence au sang qui va couler de leur cou.
La ville en feu
Pour essayer de disperser la foule qui s’était réunie sur l’avenue principale de la ville, les forces de l’ordre ont tiré des bombes lacrymogènes, mais cet acte a eu l’effet contraire. Cela n’a fait qu’attiser encore un peu plus leur colère, c’est alors qu’a commencé les jets de pierres. Plus les gendarmes répliquent, plus la réponse est violente. Certains ont alors commencé à incendier tous les cases, les maisons et les bâtiments qui se trouvaient à proximité du stationnement des taxi-brousse, ceux près du Bazary be et de la banque Boa. Un commerce appartenant à un sénateur Hvm était parmi ceux brûlés par la foule en colère. Des groupes d’individus ont également incendié plusieurs bâtiments administratifs, ainsi qu’une station-service. Les gendarmes ont tenté de maitriser ce débordement en procédant à l’arrestation des meneurs du mouvement mais la population a très clairement fait savoir que quiconque oserait capturer ou tirer sur l’un d’entre eux, sera … lynché. En sous-effectif, les forces de l’ordre ont préféré se regrouper autour du bâtiment de la gendarmerie. La situation n’est pas prête de s’améliorer, et jusqu’à présent, aucun représentant du gouvernement central n’est descendu sur place pour essayer d’arranger les choses et trouver un terrain d’entente. Les dernières informations qui nous sommes parvenus, font référence à la mise en place d’un couvre feu. Toute circulation est interdite dans la ville entre 18h et 6h jusqu’à nouvel ordre.
N.R