Diplomatie malgache – Deux directions opposées !
« La diplomatie malgache, une diplomatie économique » performante. C’est en tout cas le maître mot du département d’Atallah Béatrice depuis l’arrivée de cette dernière à la tête du ministère des Affaires étrangères et jusqu’à maintenant, c’est-à-dire depuis le Gouvernement de Jean Ravelonarivo. Et c’est bien le cas de le dire car depuis, Madagascar n’a cessé de recevoir des invités de marque et surtout deux sommets internationaux qui font jusqu’à maintenant la fierté du régime Rajaonarimampianina. Très prochainement encore, le Président Turc Recep tayip Erdogan et le Secrétaire d’Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin viendront rallonger cette liste des succès du ministère des Affaires étrangères. Une diplomatie active et performante avec des résultats bien palpables jusqu’à l’heure actuelle. Toutefois, et si l’on se rappelle les théories enseignées au lycée, le mouvement et la vitesse doivent converger dans le même sens pour qu’un système soit efficace. Dans le cas contraire, on assiste tout simplement à la nullité du système, ce qui ne conduit donc à rien, ou du moins au zéro. Et cette théorie pourrait être applicable à la diplomatie malgache actuelle qui semble aller de l’avant avec l’arrivée de tous ces invités de marque et dont la vitesse pourtant ne suit pas le rythme. On entend par là la question de nomination des ambassadeurs de Madagascar à l’étranger. Des nominations qui tardent sérieusement à venir. En effet, depuis l’avènement de la Quatrième République et donc de l’accession du régime Rajaonarimampianina au pouvoir, il n’a été fait aucune nomination des représentants de Madagascar à l’étranger. Pourtant, avec les élections qui sont prévues pour 2018, il ne reste donc plus qu’un an et ce ne serait pas trop tôt pour procéder à ces nominations. Sauf bien évidemment si calcul politique il y a. Le fait est qu’on se hâte d’accueillir chez nous toute personnalité étatique. Et en parallèle oubliant qu’au-delà de nos frontières, il y a également des enjeux de représentation, hormis la question des expatriés. En clair, la diplomatie malgache a tout simplement choisi de marcher dans deux directions contraires, un pied dans chacune d’elle.
Régis Kabary