Non pas le rêve à la « Martin Luther King », il faut le reconnaitre, pour imaginer l’avenir et combattre en ce sens il est indispensable d’avoir un don de visionnaire. Aussi on ne peut se satisfaire que de rêver d’un passé. Oui, la démarche revient à recourir à des si, et avec des si on pourrait refaire l’histoire. Ce n’est pas si nul que ça à bien y regarder. Du reste, refaire l’histoire et rêver d’un autre passé, n’éloignent pas nécessairement de l’avenir, ça peut prendre la forme d’une expérience en laboratoire, avec comme perspective, constater des réactions constantes suite à des excitations identiques. 
Le rêve d’un autrement pour tout ce qui a été depuis 2009 lorsqu’on laisse s’exprimer en liberté profond regret et imagination constructive, concerne la découverte d’une solution plus rapide à la crise… Très vite arrive à l’esprit l’idée : et si on avait impliqué des femmes dans des premiers rôles pour négocier à la fois une issue honorable et une solution à vocation pérenne ! 
Effacez de vos lèvres cette moue qui n’est pas de propos. Certes rien que l’évocation d’une pareille  hypothèse donnant de vrais rôles à des femmes,  défrise non seulement les machos, mais même quelques représentantes du genre féminin, celles dont l’esprit ne s’est pas affranchi de la culture dominante phallocratique. Malgré tout il existe une importante minorité qui demande de voir, et à laquelle l’hypothèse ne déplait pas du tout. Les Nations-Unies actuellement établissent un bilan de l’orientation adoptée en 2009, orientation qui invitait à charger davantage de responsabilités les femmes dans le règlement des conflits. Les résultats sont au rendez-vous et incitent à redoubler de volonté dans le sens d’un partage de plus en plus égal entre les genres.
Même en rêve on ne peut parfois faire abstraction totale de la réalité. Ici, en ce domaine comme en bien d’autres on a accumulé bien du retard. En plein dans la fiction pourquoi ne pas s’autoriser à adopter des suppositions extrêmes voire extrémistes. 
Tiens, le cadre où l’on pénètre ne semble pas tout à fait étranger à la mémoire, on dirait les salons de Maputo où se sont rencontrés Albert Zafy, Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Chut ! Ce ne sont pas les mêmes, mais on recommence quand-même, du moins elles, ce sont en effet quatre femmes qu’entourent comme témoins deux médiatrices, à la place de la bande des 4, patrons des mouvances. Les 4 dames, représentant les 4 mouvances, sont en pleine discussion. Apparemment elles n’échangent entre elles aucun signe de sympathie en partage, et si le débat parait très animé, on ne perçoit pas pour autant la moindre manifestation d’agressivité des unes à l’endroit des autres. 
Et c’est tout un autre film qui se déroule, à chacun de défiler les images de son petit cinéma. Achtung !
On a affaire à des femmes, et comme le véhicule certains bonshommes parler de perversité lorsque l’on parle de femmes c’est faire dans la redondance. Comme tout cliché ça n’engage que les collectionneurs d’image d’Epinal.  Seulement lorsqu’il s’agit de choses sérieuses les femmes parviennent à accorder tout le sérieux au problème sans se prendre au sérieux ainsi que les hommes en éprouvent parfois la tentation.  Quels résultats va enfanter ce remake de Maputo ? Ce ne sont pas les versions happy end qui manquent : un peu trop optimiste peut-être. Seulement tout parti-pris mis à part, il serait injuste d’imaginer un seul dénouement qui ne serait pas politiquement correct, en la circonstance une fin autre que la conclusion d’un accord que nul ne saurait s’autoriser à enfreindre.

Léon Razafitrimo