Soixante-dix-sept voix contre 69. L’élection a été serrée entre la candidate présentée par la plateforme Mapar, Christine Razanamahasoa et celui de la Plateforme pour la Majorité présidentielle (PMP) à la présidence de l’Assemblée nationale, Jean-Max Rakotomamonjy. Les résultats des tractations n’ont été connus que lors du dépouillement, hier vers 18 heures. La plateforme Mapar remporte ainsi et la Primature et l’Assemblée nationale de la IVème République avec plus qu’une majorité absolue. L’équipe de Jean-de-Dieu Maharante (49 députés) a été forte du soutien des indépendants du Groupe parlementaire spécial de Jaona Randriarimalala (26 députés) avec l’adhésion surprise de 2 députés à la dernière minute. De son côté, Jean-Max Rakotomamonjy a multiplié les négociations pour obtenir l’appui de la mouvance Ravalomanana, du VPM-MMM, du parti Vert, du parti « Hiaraka Isika », du MTS, du Tambatra, du MDM, des membres de « Les As », du Patram et d’autres députés indépendants. Selon la Plateforme pour la Majorité présidentielle, ce sont une dizaine de députés qui ont changé d’avis pour soutenir Christine Razanamahasoa. « Lors de notre dernière réunion, lundi, nous avions acquis la majorité nécessaire mais il se pourrait que le programme du candidat n’ait plus été convainquant », avance Guy Rivo Randrianarisoa de la mouvance Ravalomanana. Aboutir à l’élection du président de l’Assemblée nationale n’a pas été chose facile. Prévu à 15 heures, ce n’est que vers 17 heures que le vote secret a pu être réalisé. Une mauvaise organisation à l’origine de la lenteur de l’exécution de la tâche. En effet, la méfiance a été de mise pour la plupart des membres de l’Assemblée nationale. Les bulletins numérotés ont fait l’objet de discussions pour aboutir finalement à un mélange des bulletins afin d’éliminer toute traçabilité. Pas seulement car deux vérificateurs soutenant chaque candidat ont été indispensables pour s’assurer de la sécurité et de la transparence du scrutin.

Ouverte à tous

Christine Raaznamahasoa aussitôt élue, la passation a été réalisée entre la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale et l’ainée des députés de Madagascar, Michelle Ratsivalaka. Dans son discours, Christine Razanamahasoa s’est engagée à laisser de côté son appartenance à sa plateforme d’origine dans l’objectif de réaliser son programme à la tête de l’Hémicycle de Tsimbazaza. « Le contrôle du gouvernement est à renforcer de deux façons entre autres le suivi de l’application des lois que nous adoptons et/ou proposons mais également le contrôle strict des dépenses publiques et de la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat, telles seront nos priorités », a-t-elle soutenu. Il est également prévu la question de l’immunité parlementaire, ainsi que des indemnités déjà élevées des membres du Parlement dans la réalisation de leurs missions. Dans les annales de l’Histoire, Christine Razanamahasoa est la première femme à accéder à un rôle aussi important au sein de la sphère politique malgache, un des critères de vote imposés d’ailleurs à toute l’assistance. A noter que les autres membres du Bureau permanent, en l’occurrence les 6 vice-présidents et les deux questeurs seront élus ce jour.

Lalaina Arisoa