C’est la deuxième prise d’envergure de la douane d’Ivato en quelques mois et  si on se réfère au marché international, cela équivaut à un peu plus de 700 000 dollars Us ou 2,265 milliards d’ariary ! De quoi passer une dizaine d’années en toute tranquillité. 

Le trafic et les trafiquants des richesses nationales ne connaissent réellement pas de pause. En effet, une première prise, à mettre sur le compte de 2017, a été réalisée samedi dernier à deux heures et demie du matin par les agents de la Douane à l’aéroport international d’Ivato. Il s’agit cette fois de plusieurs lingots qui ont fait au total un peu plus de 18 kilos d’or. C’est un couple, dont l’homme est de nationalité syrienne mais la femme de nationalité malgache, qui a essayé de faire passer la « marchandise » en douce hors de nos murs. Ces deux personnes étaient déjà prêtes à embarquer pour un vol à destination de Dubaï, sur un appareil de la compagnie Kenya Airways.  Les 18 kilos d’or avaient été soigneusement rangés dans les bagages à main. Ce n’est qu’après avoir remarqué un comportement suspect des deux individus que les douaniers ont demandé de refaire une nouvelle fouille du couple avant que ces derniers ne montent dans l’avion. C’est à ce moment que le pot aux roses a été découvert. Les lingots ont été placés à la Banque centrale et une enquête est en cours actuellement.

Mode d’emploi

A y réfléchir, le mode d’emploi semble toujours être le même. En septembre dernier, plus précisément le 29 septembre, 25 kilos d’or, à quelques grammes près, on été saisis à Ivato, tôt dans la matinée également. Le transporteur devait faire une escale à Nairobi, au Kenya, sans que ce soit la destination finale. Les lingots se trouvaient dans les bagages à main du trafiquant et ce n’est qu’après une seconde fouille sur le tarmac que la prise a été faite. A cette époque, l’existence de « passeurs » au niveau de la douane faisait déjà partie des hypothèses. Pourtant, cette fois-ci encore, les contrevenants n’ont été interceptés qu’avant leur embarquement. Les vols de nuit à destination du Kenya sont donc très prisés des trafiquants et la théorie des passeurs se vérifie de plus en plus. Mais au-delà, certaines personnalités étatiques se trouvent aussi souvent mêlés à ce genre de trafic selon les douaniers. Ces derniers ne devraient également pas avoir de pause vu la vitesse de démarrage du trafic cette année. Si à la fin de l’année on avait saisi un peu moins de 25 kilos, cette année, on démarre avec déjà 18 kilos.

Régis Kabary