L’arrivée du président Turc Récep Tayyip Erdogan en terre malgache semble être la prochaine réalisation à crier aux quatre coins de l’île pour les tenants du pouvoir actuel. En effet, selon les informations recueillies sur la venue de ce dernier en terre malgache, il serait accompagné d’une délégation forte de 150 personnes dont des opérateurs économiques. D’autre part, des signatures pour des accords de coopération bilatérale sont au programme du séjour du Président Turc à Madagascar dont la plupart dans les secteurs porteurs comme le tourisme, le transport aérien ou encore dans l’industrie. D’autre part, l’importance que revêt cette visite pour les autorités malgaches est telle que les dispositifs de sécurité à mettre en place pour le court séjour d’Erdogan en terre malgache seront les mêmes que lors de la réception du Sommet de la Francophonie. C’est-à-dire que les vieux blindés sortiront à nouveau à partir de demain et que des centaines d’hommes joueront les piquets le temps que l’invité reprenne l’avion.

Révision constitutionnelle
Mais au-delà de tous ces mouvements, la visite de Récep Tayyip Erdogan semble être interprétée par un grand nombre comme un rapprochement du régime Rajaonarimampianina avec un dictat en puissance. En effet, un projet de révision constitutionnelle a été adopté samedi par le Parlement turc, ouvrant la voie à un référendum au printemps. Renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, qui pourra prolonger son mandat jusqu’en 2029. Concrètement, la réforme renforce largement les pouvoirs du chef de l’Etat en lui permettant de gouverner par décrets, de déclarer l’état d’urgence, de nommer les ministres et les hauts fonctionnaires et de dissoudre le Parlement. Selon France 24, pour les élus de l’opposition, ces dispositions remettent en cause l’équilibre des pouvoirs au profit de Recep Tayyip Erdogan qui peut briguer deux nouveaux mandats et ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2029. Ces derniers dénoncent une dérive autoritaire illustrée surtout par les arrestations de dizaines de milliers de juges, militaires, policiers, journalistes, universitaires et fonctionnaires depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier. La gestion d’Erdogan est d’ailleurs critiquée de partout en Europe. Le régime veut-il en apprendre davantage ?

Régis Kabary