Les marchands de nourriture profitent déjà du manque de pluie qui sévit sur les hautes terres centrales. C’est le cas à Fianarantsoa où le prix des légumes en tout genre ont déjà connu une hausse de prix de quatre fois les prix habituels. Cette flambée de prix est notamment due au fait qu’il n’y a plus que les champs ayant un accès direct à une source d’eau qui peuvent encore satisfaire la demande sur les marchés de la ville et ses environs. Par ailleurs, le manque d’eau même pour les produits issus de ces champs se voit. Les brèdes ont diminué de volume et ont perdu de la couleur. D’ailleurs, si auparavant le panier de brèdes coûtait environ 4 000 Ariary, actuellement il se chiffre entre 15 000 et 30 000 Ariary. Mais au bout de la chaîne, ce sont les petits revendeurs et détaillants qui souffrent réellement de cette hausse, sans parler de la bourse des ménages. En effet, la viande de zébus ou la viande de porc sont déjà inaccessibles pour la majorité de la population. Et si avant, les familles se rabattaient sur les produits de la terre pour se nourrir convenablement, cette sécheresse a changé leur mode d’alimentation. Dans une suite logique, cette crise se fera sentir jusqu’à la productivité de chacun. D’ailleurs, un peuple affamé est bien moins productif que celui qui se nourrit convenablement. Malheureusement, la qualité de l’alimentation qui laissait déjà à désirer, il y a quelque temps, est maintenant à un niveau alarmant.

Seheno Kely