Ipc 2016 – Madagascar recule de 22 places !
Comme les Chinois, la corruption occupe de plus en plus de terrain à Madagascar et touche tous les domaines de l’administration publique. Pour les observateurs, l’entourage du président de la République y est pour beaucoup dans ce recul spectaculaire !
Transparency International initiative Madagascar a présenté dans la matinée d’hier comme prévu les résultats de l’Indice de perception de la Corruption 2016 ( Ipc 2016). Il s’agit d’un évènement annuel qui consiste à dévoiler le classement de 176 pays en termes de perception et de prévalence de la corruption. Cela en attribuant une note à chaque pays répertorié, qui donnera lieu à un classement mondial des Etats allant du moins au plus corrompus. Sans surprise, Madagascar a nettement reculé dans ce classement par rapport à l’année dernière (28 points) avec une régression de 2 points mais surtout passant du 123ème rang au 145ème sur les 176 pays répertoriés, perdant donc 22 places d’un coup. La remarque générale est que depuis 2012, le score du pays n’a connu que des baisses constantes puis une stagnation alarmante durant trois années successives. Ainsi, le Directeur général du Samifin a fait remarquer que le score obtenu cette année est le même que celui de 2003, la première année où Madagascar a commencé à être répertorié. Un joli retour à la case départ 13 ans après. Pourtant, la moyenne mondiale s’élève à 43/100 et celle pour la région subsaharienne à 31/100. Le petit score malgache de 26 points pour cette année s’éloigne d’ailleurs de plus en plus des 50/100 à atteindre jusqu’en 2025.
Responsables
Il faut souligner que ce score résulte de la moyenne des notations de Madagascar par plusieurs organismes internationaux. Certains œuvrent ou sont des partenaires directes de Madagascar tandis que d’autres sont juste des observateurs. Les premiers dont la Banque mondiale (Bm) et la Banque africaine de développement (Bad) qui sont donc en contact direct avec la Grande île ont été les plus sévères avec respectivement des scores de 23/100 et 14/100. Le Forum Economique mondial a également sanctionné Madagascar avec seulement 19 points. En somme, seuls les organismes qui ne sont pas en contact direct avec le pays lui ont sauvé la face en ramenant notre score final à 26. Pour Transparency International initiative Madagascar, la situation est plus qu’alarmante. Pourtant, selon toujours ces derniers, les responsables manquent cruellement de volonté politique, laissant ainsi peu de place à l’optimisme dans la lutte contre la corruption. D’autant plus qu’en 2016, plusieurs lois ayant trait à la lutte contre la corruption ont été adoptées, ce qui aurait dû favoriser la lutte contre la corruption. Malgré cela, le pays a simplement régressé. Ainsi, les responsables de ce recul sont avant tout les tenants du pouvoir qui n’ont de cesse selon les observateurs, d’interférer dans la lutte. Pour reprendre les propos du Directeur général du Bianco, certains « jouent à la corruption en toute impunité à Madagascar ».
Ny Aina Rahaga