La situation tragique de Madagascar dure depuis maintenant des années et ne passe pas inaperçue aux yeux du monde entier. Les touristes et journalistes venus au pays ont, bien entendu, remarqué les nombreux mendiants et sans-abri qui errent dans les rues ainsi que les montagnes de déchets que l’on peut sentir à des kilomètres. Plusieurs reportages ont déjà été effectués à ce sujet. Et à ce titre, la situation dans laquelle se trouvent les habitants du Sud est de loin la plus pitoyable. Durant des années, ceux-ci n’ont eu droit qu’à des promesses d’ivrogne de la part des dirigeants de Madagascar qui sont pourtant tout à fait conscients des faits. Sans l’aide apportée par les diverses organisations internationales, cette famine dans le Sud aurait déjà causé la perte de tous les habitants de la région. Cependant, cela n’est toujours pas suffisant aux yeux des responsables pour qu’ils leur viennent en aide. La sénatrice de la Réunion a d’ailleurs fait parvenir une lettre au président de la République française dernièrement, au sujet de ces conditions tragiques dans lesquelles vivent les habitants du Sud de Madagascar.

Le même sort

La lettre adressée au président de la République française demandait une intervention d’urgence en faveur des personnes touchées par la famine dans le Sud. D’après cette correspondance, « aucune conscience ne peut accepter que l’on meure de faim en ce 21è siècle, de surcroît, dans un pays membre de la commission de l’Océan Indien (Coi), aujourd’hui, présidée par la France. » Il est clair que les étrangers se préoccupent plus du sort de Madagascar que ses dirigeants eux-mêmes. A noter que l’Etat malgache n’a jamais rien pu faire sans l’intervention directe ou indirecte des autres pays étrangers. Une aide a toujours été sollicitée, que cela soit à travers des dons ou des prêts. Pourtant les priorités ne sont pas les mêmes pour les dirigeants et la population malgache. Même après les diverses subventions reçues des pays étrangers, la Grande île reste toujours le 5ème pays le plus pauvre au monde et la situation n’est pas près de changer du jour au lendemain. Au contraire, ce ne sont plus les seuls habitants du Sud qui souffrent de la pauvreté chronique. Presque toutes les régions de Madagascar subissent le même sort. A rappeler que trois individus ont déjà perdu soudainement la vie dans la capitale faute de pouvoir se nourrir correctement. Maintenant que le prix du riz et des produits de première nécessité (Ppn) a fortement augmenté en raison du manque d’eau, l’on se demande quel sera l’avenir de la population malgache d’ici quelques mois.

Athanase