Des lots de médicaments, des doses de formol, des kits médicaux et par-dessus tout les « fao-dranomaso » destinés à la famille des victimes, selon la tradition malgache, ont été remis par les représentants du président de la République et du chef du gouvernement. Encore une fois, ces derniers s’empressent de faire bonne figure étant donné l’ampleur de la tragédie, comme si les innombrables accidents des fois précédentes n’avaient pas la moindre importance.

47 personnes, dont 10 enfants de moins de dix ans, ont péri dans le tragique accident survenu dans la rivière Mananara, à la sortie d’Anjozorobe, le samedi 28 janvier 2017. Sans compter les 24 autres blessés évacués d’urgence dans la capitale. En effet, un mariage avait été programmé ce jour. Vingt-trois familles en tout étaient en route pour assister aux noces. Ces individus avaient quitté le village d’Ambongamarina à bord d’un camion poids lourd, destiné au transport de marchandises et non au transport de passagers, pour se rendre à Talatanivolonondry après les fiançailles de la veille. Ce genre d’événement fait l’objet une grande célébration dans certaines régions de Madagascar, il est donc d’usage de profiter du jour spécial en compagnie de la famille entière. Bien entendu, le couple nouvellement fiancé compte parmi les 47 individus déclarés avoir perdu leur vie lors de cette catastrophe. D’après des témoins, le conducteur du camion accidenté aurait été en état d’ivresse d’où la sortie de route inopinée du haut du pont de la rivière Mananara.

Incompétence

Depuis 5 h 30 du matin (heure de l’accident) les habitants, secouristes et pompiers étaient présents sur les lieux pour une recherche intensive de chaque corps. Ceux-ci ont eu du mal à retrouver le corps de la mariée, qui était resté bloqué dans la rivière. Une fin tragique pour le commencement d’une nouvelle vie! Le nombre ahurissant des victimes a suscité la pitié de toute la population malgache. Le conducteur, qui a été très légèrement blessé, a d’ailleurs été vite évacué du lieu de l’accident par les gendarmes présents de peur de subir une vindicte populaire. Le Ministre de la santé, des transports et de la météorologie, la Ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme ainsi que le ministre de la communication et des relations avec les institutions se sont empressés de venir au chevet des familles des victimes. Se constituant comme porte-paroles du gouvernement, en offrant aides, réconfort et divers médicaments, sans compter les « fao-dranomaso », qu’il ne faut pas prendre à la légère selon la tradition malgache. Où étaient ces porte-paroles du gouvernement au moment de tous les autres accidents mortels déclarés successivement durant des mois ? Car cette fois encore, ce nouvel accident est la preuve vivante de l’incompétence de l’Agence des transports terrestres (Att). Quelles ont été les mesures prises depuis la déclaration de tous ces accidents ? Absolument rien, mis à part l’augmentation des frais des taxis-be !

Athanase