Stratégie pour la réduction de la pauvreté – Un taux de croissance économique à 8% est impératif
Après plusieurs mois d’enquête auprès de plus de 19 000 ménages à travers les 22 régions du pays, les résultats d’Enquête nationale de suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (ENSOMD) ont été présentés hier à l’Hôtel de ville d‘Antananarivo en présence des autorités étatiques et des partenaires techniques. Entre novembre2012 et janvier 2013, l’équipe de l’Instat, composée de 60 enquêteurs en dehors des techniciens, a élaboré l’enquête suivant les huit objectifs de développement pour 2015 auprès de 19 000 ménages (dont 18 000 enfants) dans les 22 régions du pays.
D’après les deux enquêtes menées par l’Instat, en l’espace de cinq ans, les progrès enregistrés pour l’ensemble des objectifs des OMD demeurent faible eu égard de l’ampleur. Sur les 8 objectifs, seuls la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ainsi que l’utilisation de la contraception moderne pourront être atteints par Madagascar l’année prochaine.
En effet, les progrès réalisés sont lents, pour certaine cibles, notamment celle relative à l’éradication de la pauvreté extrême et de la faim (objectif 1). Si la cible des OMD pour 2015 est de réduire à 35% le taux de pauvreté à Madagascar, celle-ci atteint encore les 71% de la population malgache à une année de la date butoir des OMD. La hausse de la pauvreté dans le pays est fortement liée à la crise de l’emploi qui s’est aggravée ces cinq dernières années. Par ailleurs, la croissance économique du pays est encore très faible pour qu’elle puisse avoir une éventuelle répercussion sur la réduction de la pauvreté. D’après le directeur général de l’Instat, Ravelomanantsoa Paul Gérard, « la croissance économique du pays devrait atteindre les 8% pour pouvoir réduire la pauvreté dans le pays, alors que l’objectif attendu cette année tourne autour de 3% ». Ajouté à cela, le taux de croissance démographique du pays est environ 2.8% actuellement, alors que la croissance économique du pays en ces cinq années de crise n’atteint même pas ce chiffre.
Les résultats d’enquête menée par l’Instat seront attribués prochainement aux responsables étatiques nationaux et régionaux. Notons que l’Instat a réalisé l’enquête sous la conduite et l’appui financier de l’UNFPA. Par ailleurs, l’enquête a été financée par plusieurs partenaires techniques et financiers dont le Pnud, l’Unicef, le Pam, l’Un Women, la Banque mondiale et la Bad.
Riana