Technologie – L’Éthiopie à la conquête de l’espace
Addis-Abeba planche sur l’envoi de satellites produits sur place. Une nouvelle illustration de l’appétit spatial de l’Afrique. L’Éthiopie travaille sur l’envoi de satellites qu’elle aura elle-même fabriqués. Ceux-ci devraient être utilisés pour anticiper les dérèglements climatiques, mais aussi à des fins agricoles ou militaires.
Le pays d’Afrique de L’Est aux 100 millions d’habitants ne part pas de zéro en la matière. L’Éthiopie possède déjà un observatoire sur le mont Entoto qui surplombe la capitale Addis-Abeba, à plus de 3 000 mètres d’altitude, un endroit bien exposé et peu nuageux. Ce dernier est fonctionnel depuis 2004, sous la houlette de la Société éthiopienne des sciences de l’espace (Esse), surnommée un moment la « société des gens fous », parce que longtemps le projet de ces scientifiques a été regardé de haut. Un autre observatoire pourrait même être érigé sur les hauteurs de la cité de Lalibela.
Wondwosen Andualem, un des porte-parole du ministère des Sciences et de la Technologie, l’assure : la fusée de transport sur laquelle travaillent actuellement les ingénieurs éthiopiens devrait être achevée d’ici trois ans. Ce projet doit beaucoup au soutien de Mohammed Al-Amoudi, un homme d’affaires éthiopien habitant à Djeddah, en Arabie saoudite, et qui a fait fortune dans l’immobilier avant d’investir dans des raffineries. La fusée doit être produite sur place.
De nombreux Africains ont aussi la tête dans les étoiles. Le Nigeria a déjà un programme spatial, tout comme l’Afrique du Sud, via sa propre agence Sansa qui a vu le jour en 1980. Le Kenya, qui a déjà travaillé avec l’Italie sur le lancement de satellites, réfléchit à coopérer avec l’Ukraine. Enfin, l’Ouganda, qui aimerait profiter de sa position sur l’équateur pour lancer des satellites, tout comme le Ghana, qui possède son propre centre technologique et qui pense y parvenir avant 2020.