Fond monétaire international – L’Etat veut arrondir les angles
L’Administrateur du Fonds monétaire international (Fmi) représentant Madagascar, Daouda Sembene, le Ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque centrale de Madagascar ont été reçus hier par le Premier Ministre Mahafaly Olivier au Palais d’Etat de Mahazoarivo. Bien évidemment, la visite du représentant du Fmi s’inscrit dans le cadre de sa mission de revue et d’évaluation. Selon le locataire de Mahazoarivo, ceci témoigne du soutien que cet organisme apporte à Madagascar face au défi de la réduction de la pauvreté. En ce sens que la rencontre avec le Fmi a pour objet de recueillir les orientations nécessaires auprès du Premier Ministre pour mener à bien sa mission en tant que représentant du Fmi à Madagascar. Le Premier Ministre a, de ce fait, indiqué des orientations très précises et des conseils afin que les relations entre le Gouvernement malgache et l’institution financière internationale puissent évoluer positivement. A quelques mots près, il semble que l’Etat cherche réellement à donner des instructions au Fmi ou du moins à son représentant à Madagascar afin d’arrondir un peu les angles.
Intérêt
Pour rappel, Madagascar fait partie des pays ayant bénéficié du programme de Fonds élargi de crédit du Fmi. Suite à quoi un représentant du Fmi est attendu dans la Grande île au mois de mars prochain afin de procéder à une évaluation et une première revue du programme. Une première mission avait déjà été effectuée à Madagascar, après la décision du Fmi d’accorder au pays 310 millions de dollars, au mois de septembre de l’année dernière. Toutefois, des conditions ont été émises par rapport à l’octroi de ce fonds et une délégation avait et aura pour tâche d’évaluer et de constater l’aboutissement des réformes et des mesures préconisées par le Fmi dans l’octroi du Fec pour Madagascar. Le fait est que l’octroi du Fec s’étend jusqu’en 2019 et que le Fmi a émis quelques conditions sine qua non par rapport à cela. A savoir une bonne gestion et l’amélioration de nos recettes fiscales, le redressement de la Jirama, l’intensification de la lutte contre la corruption, mais aussi le contrôle dans les passations de marchés publics, surtout en ce qui concerne les marchés de gré à gré. Pourtant, force est de constater que la majorité de ces critères n’ont pu être remplies jusqu’ici. Le délestage s’intensifie de plus en plus, l’indice de perception de la corruption révélé par Transparency international a rétrogradé Madagascar au rang des plus corrompus et la prédominance des marchés de gré à gré n’a point changé. Aussi, est-il dans l’intérêt de l’Etat de copiner au moins avec ce représentant du Fmi au pays avant l’arrivée de l’évaluation ?
Régis Kabary