Spéculation – Le kilo du riz à Ar 2.200
La spéculation atteint son paroxysme sur le prix du riz. Au marché, le kilo du riz de production locale dont le « makalioka » et le « vary gasy » atteint les Ar 2.200. Selon les détaillants, la hausse incessante du prix vient directement des grossistes. En effet, ces derniers jouent actuellement aux spéculateurs qui font tout pour colleter les stocks de riz dans les zones de production. Les experts estiment que d’ici une semaine, le kilo du vary gasy et makaolioka risque d’atteindre les Ar 3000, soit le double de son prix normal. Depuis la fin de la semaine dernière, le prix du riz local a connu une hausse de l’ordre d’Ar 50 à Ar 100 par jour. Cette spéculation a été provoquée par l’annonce du ministère du Commerce qui a précisé que le pays est dans l’obligation d’importer plus de riz que prévu à cause de la mauvaise production. La sècheresse aurait détruit plus de 80% de la production attendue pour cette année. Les gros investisseurs dans le secteur riz auraient profité de cette situation pour accaparer tous les stocks disponibles afin d’avoir le monopole du prix. L’Etat s’est engagé, le 23 janvier dernier à prendre les mesures nécessaires face à cette pénurie imminente. Au marché d’Andravoahangy, le riz makalioka a pratiquement disparu du marché. Une situation anormale, vu les déclarations de la direction régionale de l’Agriculture et de l’élevage d’Alaotra Mangoro disant que 10 000 tonnes de riz précoce devraient encore être envoyées dans la capitale.
Importation de brisures
Engouement vers le « stock » depuis le weekend dernier, les détaillants ont fait remarquer que plus de 90% de leurs clients s’orientent vers l’achat de riz importés. Le riz « stock » importé depuis la Chine coûte actuellement entre Ar 1200 et Ar 1400, selon la qualité. Face à cette situation, la plateforme pour la défense des consommateurs craint déjà un risque d’importation de brisures pour la consommation locale. Le manque de contrôle par le ministère du Commerce et le faible pouvoir d’achat des consommateurs malgaches faciliteront l’écoulement du riz importé de très mauvaise qualité auprès des marchés locaux. Les investisseurs dans le secteur riz expliquent par contre que ce qui se passe actuellement n’est pas une spéculation mais plutôt de l’inflation pur et simple. La hausse du prix du carburant à la pompe, du tarif du transport, ainsi que du coût de la vie à Madagascar sont les paramètres qui ont forcé l’augmentation du prix du riz. A rappeler que les opérateurs, qui feraient du recel de stock de riz face à cette baisse considérable de la production, vont à l’encontre des règlementations en vigueur pour lutter contre les rétentions de stock et spéculations. Il s’agit pour les auteurs d’acheter les stocks à un prix normal pour les revendre à un prix nettement plus élevé lorsque la pénurie est généralisée. Cette technique génère un bénéfice au détriment de la population qui ne peut pourtant pas arrêter la consommation du produit, en l’occurrence le riz qui est l’alimentation de base de la population.
Dom