Hier fut l’occasion pour Lalatiana Ravololomanana, personnalité politique qui n’est plus inconnue du grand public, de présenter ses vœux pour la nouvelle année aux journalistes à son domicile sis à Ivandry. Un rendez-vous durant lequel cette dernière a également soulevé quelques questions d’ordre politique dont notamment le sujet épineux de l’opposition. A l’heure où le Mmm (Malagasy Miara Miainga) réclame haut et fort le statut de chef de l’opposition, Lalatiana R. est d’abord revenue sur les bases. Au mois de juin 2014 s’est tenu pendant trois jours le conclave des opposants, qui a réuni des centaines de personnes de tous horizons, de diverses parties politiques et de chaque région de Madagascar. Des personnes rassemblées par une même cause : l’opposition au régime dirigé par le président Hery Rajaonarimampianina qui enchainait déjà à l’époque les bourdes. Cette rencontre a accouché de la charte de l’opposition, un ouvrage de consortium qui était censé être la ligne directrice de l’opposition, mais également de cinq noms de candidats pour être leader de l’opposition dont ne faisait pas partie Hajo A.

Un leader
Madagascar compte un nombre infini d’opposants, mais voilà, personne ne s’est jamais mis d’accord. Résultat, on a d’un côté un régime jugé par tous comme étant inefficace et de l’autre côté, des milliers d’opposants dispersés, sans véritable poids et n’ayant comme auditoire que leurs propres personnes. Au jour d’aujourd’hui, personne ne semble avoir les épaules assez larges pour prétendre au poste de leader de l’opposition. Quelqu’un qui saura, en sa qualité de chef, réunir et surtout mettre tout le monde d’accord. Selon les dires de Mme Lalatiana Ravololomanana, si un arriviste, ayant perdu tous ses soldats au profit de ceux portant la cravate bleue, revendique ce titre de chef de l’opposition, qui est aussi synonyme du poste de 7ème vice-président de l’Assemblée nationale, qu’il réunisse, comme le veut la constitution, tous les opposants au régime et se fasse élire en tant que tel. Sans quoi il pourrait même y avoir une opposition à l’opposition. Un constat est indéniable, le régime actuel ne fait nullement l’unanimité, mais une chose est d’autant plus sûre : si jusqu’en 2018 l’opposition est encore aussi divisée, le mandat du président en place sera prolongé d’un autre quinquennat. Oui car en face il n’y a que des personnes peu crédibles qui se battent  pour le peu de postes à pourvoir.

Feno Ny Tsiky