Surpopulation dans les prisons – Projet d’extension indispensable
Le milieu carcéral malgache est dans un état de saturation maximale et ne respecte plus les droits des détenus, selon les responsables de l’Administration pénitentiaire. Faute de moyens, les infrastructures n’ont pas été réhabilitées depuis des années. Par ailleurs, le nombre de détenus ne cesse d’augmenter. En 2012, un millier de nouvelles personnes ont été écrouées et le chiffre n’a pas connu de diminution en 2013 soit une hausse moyenne de 5% tous les ans, selon les informations reçues. Madagascar dispose de 82 maisons carcérales dont la capacité d’accueil est limitée aux environs de 13 000 prisonniers. Un effectif largement dépassé étant donné que le nombre de détenus s’élève actuellement à plus de 20 000 dont plus de la moitié en attente de jugement. Les détenus sont également confrontés à des problèmes de prises en charges sanitaire et alimentaire.
D’après le Directeur général de l’Administration pénitentiaire, Tovonjanahary Andriamaroahina Ranaivo, le projet d’extension serait inévitable pour permettre plus de sécurité aussi bien aux détenus qu’aux agents pénitentiaires. En effet, des études de faisabilité ont déjà été effectuées et il s’avère que pour disposer d’un complexe pénitentiaire répondant aux normes internationales équivalentes à celles en vigueur dans les pays avancés, il faudrait une surface de plus de 75ha pour mettre en place les infrastructures. Un projet dont l’estimation financière s’élève à plus de 80 milliards d’ariary, selon toujours les explications du Directeur général de l’Administration pénitentiaire.
Par ailleurs, le ministère de la Justice s’est fixé comme objectif de réduire à maximum le nombre de détenus. L’année dernière, le ministère a élaboré une loi permettant d’infliger une peine alternative aux condamnés. Pour alléger le problème de surpopulation en milieu carcéral, les sanctions devraient être déterminées par rapport à l’ampleur de l’infraction. Mais le problème de surpeuplement n’est pas le seul auquel l’administration fait face, il y a également le problème au niveau du personnel. Selon les informations reçues, les normes internationales requièrent un administrateur pour 5 incarcérés et pourtant le cas de Madagascar dépasse les 20 incarcérés par administrateur. Un fait qui remet effectivement en question le problème de sécurité, selon l’Administration pénitentiaire. La situation est même pire dans certaines Régions où les administrateurs, faute de moyens de locomotion, sont dans l’obligation d’escorter les détenus à pied, lors de leur transfert depuis le palais de justice après leur procès, jusqu’à la prison où ils doivent être écroués.
Ericka