Madagascar a été, entre 2014 et 2015, victime d’une invasion acridienne de grande envergure à travers les plaines des terres centrales. Un phénomène rare s’est même produit lorsqu’un essaim de sauterelles a survolé la capitale, créant un vent de panique chez la population.  Lors de ce fléau, l’Etat n’a presque rien fait pour limiter les dégâts. Ce sont en grande majorité les organisations internationales et notamment la Fao, organisation chargée de l’alimentation et de l’agriculture des Nations Unies qui a été parmi les acteurs de premier plan dans la rémission. Et ce n’est qu’à l’heure où les menaces ne planent plus au-dessus de la tête que le gouvernement a décidé d’adopter un projet de décret portant création et organisation du Centre de Lutte Antiacridienne de Madagascar « Ivotoerana Famongorana ny Valala eto Madagasikara » ou IFVM. Une mesure louable et nécessaire qui fait suite à la rémission déclarée au mois de juin de l’année 2016. Néanmoins, la préservation de la sécurité alimentaire sur le long terme devra être assurée par la mise en place puis la mise en œuvre effective d’une stratégie de lutte préventive efficace et durable. Une stratégie  doit prendre place à travers une politique de lutte de la part des ministères chargés dudit domaine. Mais cette politique est toujours à l’état embryonnaire, en attente de validation des rapports de différents cabinets d’études. Des procédures qui risquent d’ailleurs de ralentir l’effectivité des mesures prises. Pourtant, un retard pourrait être la source d’une nouvelle invasion puisque c’est la négligence dans la lutte antiacridienne entre 2010 et 2011 qui ont provoqué les phénomènes des années suivantes.

Seheno Kely