Stam Loony – Quand la pensée s’exprime à haute voix
L’art est parfois le seul moyen pour s’exprimer et dénoncer les injustices observées dans notre société. Pour Stam Loony, un artiste aux multiples facettes, il s’agit d’une manière d’exprimer à haute voix ce que certains pensent tout bas. Justement aujourd’hui, il se dévoile dans sa nouvelle expo sobrement intitulée « Pensée à haute voix » qui a ouvert ses portes depuis hier, au Centre de ressource des arts actuels de Madagascar (Craam) Ankatso. Parti de la peinture la plus académique, Stam Loony privilégie l’art abstrait et les installations. Le vernissage s’est ainsi tenu dans une atmosphère assez extraordinaire, des tableaux plus qu’abstraits étaient accrochés sur le mur ainsi que des installations reflétant la culture des ancêtres malgaches au milieu de la salle.
Créations surprise
Que ce soit à travers ses toiles ou ses installations, Stam fait montre d’une totale liberté de création. Ainsi, c’était une grande surprise pour les amateurs d’art plastique car il n’a en aucun cas dévoilé une esquisse ou une maquette de ce qu’il a présenté au public. Il s’est tout simplement laissé guider par son inspiration et, apparemment, tout le monde a été satisfait de ses explicites créations. Cette liberté s’applique également aux matériaux qu’il a utilisés : résine, fer, bois, papier mâché… et tout ce qui peut être récupéré dans la nature ou dans les poubelles. Par ailleurs, le public a également goûté à divers spectacles concoctés par l’artiste ainsi que ses invités. Des danses ou encore explications de ses œuvres étaient au programme. « En tant qu’artiste contemporain, j’aspire à une totale liberté de création. Le but de l’étalage est en effet d’exprimer des pensées sur notre île car je pense qu’il y a trop de non-dits à Madagascar, auxquels on ne peut que se soumettre. Pourtant le reste du monde considère notre pays comme un paradis », confie l’artiste.
Multi-arts
Stam doit sa première initiation aux arts à l’association pluridisciplinaire Lavatondro en 2003. A cette époque, il s’était spécialisé dans la création de bijoux en plastique, en fer et en bois. Sa démarche artistique en tant qu’artiste plasticien s’est peu à peu affinée et affirmée en participant à des stages aux côtés de Marie-Claude Beck, chargée des projets aux ateliers pédagogiques du Centre Georges-Pompidou, ou encore à des formations en scénographie avec Joël Andrianomearisoa dans le cadre des préparatifs de la première Biennale de la photographie Photoana en 2005. Engagé dans sa vie comme dans son art, Stam est profondément habité par l’envie d’inventer l’harmonisation des formes, d’orchestrer des champs de couleurs généralement monochromes, en suivant le rythme de son humour, souvent décalé… Ses œuvres s’inscrivent souvent dans l’inattendu.
T.A.