Le débrayage n’a pas de limite dans le temps et il se tiendra sur tout le territoire de Madagascar. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier cette grève dont l’expiration prochaine du contrat de Gasynet, l’ingérence d’une société de sûreté aéroportuaire  et de la gendarmerie nationale, et entre autres des avantages que le Trésor public refuserait d’honorer.

Pour rappel, la deuxième phase du concours de recrutement de 30 élèves inspecteurs de douane, de 100 contrôleurs de douane, de 50 agents de constatation  et de 100 agents d’encadrement se tiendra du 14 au 17 février 2017 prochains après le second test de présélection effectué le 22 août 2016 dernier. Sur ce point et pour certains agents de cette direction générale au sein du ministère des Finances et du budget, c’est tout simplement un concours bidon : « Cette très longue liste d’admis à la deuxième phase de ce concours est le plus grand canular de l’année passée. Les prochains examens ne sont qu’une formalité et une perte de temps puisque la liste de ceux qui vont réussir, est déjà établie. Certains candidats ont même déjà fêté leur prochain succès », a avoué notre source. A rappeler aussi que cette phase d’admission était prévue les 26, 27, 28, 29 septembre derniers, mais finalement reportée pour les dates citées supra.

A très haut risque
En tout cas, les agents de l’administration douanière de Madagascar ont annoncé la grève générale à partir du lundi 6 février 2017 prochain sur tout le territoire national. Il faut savoir que la douane est présente aux aéroports internationaux et aussi aux ports de la Grande île, soit dans les 6 ex- provinces. Avec la brigade mobile de surveillance (Bms), la douane malgache traque toute forme de contrebandes et de fraudes, notamment celles qui portent de graves préjudices aux revenus de l’Etat et celles qui mettent en péril les richesses nationales dont les ressources halieutiques, les produits des mines, les espèces rares ainsi que la flore et faune protégées. Le tout sans oublier les produits qui portent atteinte à la santé et à la sécurité. Pour ces dernières catégories, on parle évidemment de drogue et d’armes mais on comprend alors que pour les délits et crimes cités plus haut, il pourrait s’agir de trafic d’or, de bois de rose, d’hippocampes, de tortues, et entre autres de pierres précieuses. Par conséquent, c’est bien un métier à très haut risque – mais aussi bien juteux – puisque les douaniers devront faire face à de très nombreux réseaux de trafiquants et de contrebandiers composés de nationaux mais aussi d’étrangers prêts à tout !

Nœuds gordiens
D’où leur réclamation du paiement des avantages qui, d’ailleurs, sont tout à fait légaux, mais que la direction générale du trésor – toujours au sein du ministère des Finances et du budget – refuse d’honorer, selon notre source. « Nous dénonçons cette mainmise mais en même temps, on sait que les agents de ce département s’offrent une prime conséquente à chaque début du mois », a précisé notre source.
Une des raisons de cette grève générale prochaine serait l’ingérence d’une société de sûreté aéroportuaire et de la Gendarmerie nationale pour  les missions que la loi octroie à la douane, selon toujours notre interlocuteur. Pour ce dernier, les kilos de lingot d’or saisis à l’aéroport d’Ivato sont l’œuvre uniquement des agents de la douane. Et avec l’expiration prochaine du contrat passé avec la société Gasynet dans quelques mois, ces derniers exigent à ce que les attributions octroyées à cette société reviennent à la douane malgache, comme c’est le cas dans de nombreux pays.
En somme, il y a plusieurs nœuds gordiens à dénouer et au pays du « moramora », il faudra s’attendre à plusieurs réunions pour y arriver !

J.L.R