Liste électorale – Une hausse de 4.4% des électeurs inscrits
Chaque année, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) procède à une mise à jour de la liste électorale. Ayant été lancée officiellement le 1er décembre 2016 à Toliara, elle n’a pris fin que le 31 janvier dernier. Cette date correspond donc à l’arrêtage provisoire du processus de révision annuelle comme prévue par la loi. Cette fois-ci, la liste électorale a connu une hausse de 4.4% d’électeurs inscrits. D’après la Ceni, la dernière liste arrêtée le 15 avril 2016, fait état de 8.6 millions d’électeurs à travers tout le territoire. Ils sont issus des 117 districts et 2 préfectures, Sainte-Marie et Nosy Be, à s’inscrire auprès du bureau des fokontany dans la liste électorale. C’est une augmentation sensible face aux objectifs de l’institution qui est d’atteindre le cap de 10 millions d’électeurs pour l’année 2018. Par ailleurs, c’est un résultat qui laisse perplexe puisque la population de Madagascar est à majorité jeune. De plus, la campagne de sensibilisation ne s’est fait remarquer qu’à partir de la deuxième moitié de la période d’inscription. Durant cette campagne, un petit mouvement sur le réseau social facebook a pris forme, même s’il n’a pas eu l’écho attendu auprès des jeunes. A partir du mois de janvier également, la population a pu remarquer les affiches collées à l’arrière des bus afin d’inciter les gens à s’inscrire sur la liste électorale.
Inutile
Malgré les efforts et les moyens fournis par la Ceni, ceux de faire inscrire les personnes à la liste électorale, c’est l’initiative citoyenne d’aller voter qui manque chez la population. Aussi, la révision de la liste électorale s’avère inutile si les inscrits ne vont pas aux urnes le moment venu. En effet, lors de la dernière élection présidentielle, moins de la moitié des inscrits dans la liste électorale sont venus voter. Une preuve de la fragilité du civisme. Lorsque les personnes concernées sont questionnées sur la raison de leur mutisme, elles arguent le fait que peu importe qui sera au pouvoir, cela ne changera rien à leur réalité. C’est donc une conséquence de la pauvreté et du manque de sensibilisation de la population sur les impacts du choix de vote qui fait que les bureaux de vote sont clairsemés le jour du scrutin. En somme, peu importe que la liste soit révisée tous les ans ou plusieurs fois par an, le défi est d’amener les inscrits à voter et à exprimer leurs droits ainsi qu’à s’acquitter de leur devoir.
Seheno Kely