Antanimbary-Tsiafabositra – Extorsion des petits paysans !
Deux individus se prévalant avoir des relations haut placées dont l’un aurait déclaré être le frère de la première dame, font la loi dans la Région du Betsiboka. Selon nos sources, ces derniers pillent carrément la production des petites exploitations aurifères et en même temps, menacent les agents de l’Etat d’affectation dont des magistrats !
Les habitants de deux communes rurales de Maevatanana, riverains du fleuve Betsiboka à savoir, la commune d’Antanimbary et celle de Tsiafabositra ont dénoncé les méfaits d’un dénommé Ramody (R.) depuis quelques temps. Il s’avère que depuis 1970, ces paysans ont cultivé et élevé sur leurs terres, ou plus précisément sur un terrain domanial qu’ils ont donc mis en valeur depuis un peu moins de 50 ans. Mais en plus de cela, il existe une carrière ou plutôt une mine d’or sur place que ces derniers exploitent également depuis un certain temps déjà. Pourtant, depuis peu, le dénommé R. qui se prévaut être un homme de lettres, connaissant toutes les démarches administratives pour acquérir la terre des villageois, a commencé à leur demander de lui donner le fruit de leur exploitation, en l’occurrence tout l’or que ces villageois trouvent. Dans ses actions, ce dernier se fait accompagner par des éléments des forces de l’ordre pour bien faire pression sur les habitants des deux communes rurales. Aussi, si ces derniers décidaient de ne pas coopérer, ils se faisaient séquestrer dans les camps militaires pour une durée de dix jours minimum au cours desquels leur « toby » ou camp était incendié et le résultat de leurs durs labeurs, c’est-à-dire l’or, volés.
Menaces et riposte
Revirement de situation, l’un des paysans après séquestration a porté l’affaire devant le Tribunal de Maevatanana et des enquêtes ont été menées. Il en est sorti en premier que les éléments des forces de l’ordre, accompagnant R. dans ses descentes, prétendaient partir en mission sans que leurs supérieurs ne soit au courant de rien. Il est aussi apparu que R. agit avec un dénommé L. qui se dit être un membre de la famille de la Première Dame actuelle. D’autre part, L. a également déclaré être un ami proche du Premier ministre et d’un magistrat membre du Csm. Ainsi s’est-il permis de menacer les juges en charge de l’affaire de les affecter au cas où ils trancheraient contre lui. Et pourtant, il semblerait que ce dernier ait menti sur ce supposé lien familial et qu’il n’a rien à voir avec Voahangy Rajaonarimampianina. L’affaire est toujours en cours et le verdict est attendu ce lundi. A noter que les charges qui pèsent sur les deux comparses sont l’extorsion, le vol et l’incendie volontaire.
Régis Kabary