Que partie remise
La situation dans le pays devient de plus en plus rude chaque jour pour le citoyen lambda. Et à voir les gros titres des journaux de la semaine dernière, on serait carrément au bord de l’explosion sociale. Que Dieu nous en préserve car Madagascar ne supporterait pas une nouvelle crise. Mais il est un peu trop tard pour les prières car dès 2014, on aurait tous dû prier pour que le ciel nous épargne cette fois-ci de la misère provoquée par la politique politicienne qui prévaut dans le pays. Ainsi, si rupture et explosion sociale il y a, on ne pourra s’en vouloir qu’à nous-mêmes. Et dès maintenant, il faudrait transmettre à toutes et à tous que les pillages, les incendies et les destructions de biens en tout genre ne vont améliorer en rien la situation. Et si frustration doit être évacuée, il faudra trouver une autre manière de le faire. Cependant, il faut quand même souligner le fait que les tenants du pouvoir et surtout l’exécutif fait des pieds et des mains afin d’éviter d’en arriver à ce point. Des réunions par-ci, des ordres par-là mais rien n’y fait.
Cela faisait des mois que les transporteurs dans la Capitale, réunis au sein de l’Union des coopératives des transporteurs urbains (Uctu) avaient brandi la menace d’une augmentation du frais de transport. En vérité, cela fait presque un an déjà et ce pour la simple raison que le régime n’a toujours pas payé les subventions dues aux transporteurs depuis 2016. Certains, depuis fin 2015 même. A chaque fois, le régime faisait grande promesse de payer ces subventions s’élevant à un peu plus d’une dizaine de milliards d’Ariary, soit une goutte d’eau dans les dépenses de l’Etat. Mais sans réellement donner un sou à ces derniers. Et à chaque fois les transporteurs maintenaient le prix à 400 Ariary, estimant pourtant que le frais de bus devrait déjà monter à 750 Ariary, soit un peu moins du double de ce qu’il était. Etait car finalement, la semaine passée, on a vu certaines coopératives augmenter le frais à 500 Ariary. Comme pour les obliger à faire machine arrière, l’Agence de Transport Terrestre a transmis le message des dirigeants : pas de subvention pour ceux qui ont augmenté le frais. La menace en dernier recours. Il fallait pourtant tout simplement payer au départ et non promettre.
Suite à la sècheresse qui a condamné la récolte du « vary aloha » censé approvisionner le marché de la Grande île cette année, l’on a également assisté à la hausse des prix du riz la semaine dernière. Une hausse portant le kilo du riz à 2 000 Ariary, un record quand même pour le pays prévu être le « grenier à riz de l’Océan Indien ». Aussi, la solution trouvée par les tenants du pouvoir était l’importation. 80 000 tonnes de riz à importer : un business juteux pour ceux et celles qui ont trouvé le chemin du marché. Sauf que si sècheresse continue, ce seront les récoltes de cette année qui seront compromises. D’ailleurs, dans l’Alaotra en ce moment même, le grenier à riz de Madagascar, on avise en créant un système d’irrigation de secours.
Pour faire face aux divers problèmes conjoncturels liés à la hausse des prix des carburants à la pompe, le Gouvernement et le Groupement Pétrolier de Madagascar se sont rapprochés pour y apporter une solution concertée sans remettre en cause le mécanisme d’ajustement prévu et régi par les textes en vigueur. Un accord a été trouvé pour reporter ces augmentations des prix à la pompe des carburants affichés au 1er février 2017, et maintenir les prix du mois de janvier 2017. D’autres rencontres sont prévues pour continuer de discuter sur les mesures devant accompagner cette prise de décision. On parle bien de reporter la hausse des prix, c’est-à-dire qu’on y passera bien tôt ou tard. De toute façon, le mécanisme d’ajustement fera augmenter ce prix d’ici le mois de mars.
Par rapport à tout cela, il est évident que l’on risque une explosion sociale, de la puissance des bombardements de Fukushima et de Nagasaki, qui forcera nos actuels dirigeants à fuir loin, très loin et n’y revenir qu’à la cinquième ou sixième génération. En effet, privilégier les solutions ponctuelles et ne voir que le bout de son nez revient à faire comme on le dit bien en malgache « mandrora mitsilany ». Car en fin de compte, ce ne sera que partie remise, il faudra quand même payer la note.
Ny Aina Rahaga