Egalité des genres – Beaucoup de progrès à faire !
L’inégalité des genres reste un obstacle majeur au développement humain. Depuis 1990, les filles et les femmes ont réalisé des progrès considérables, sans pour autant atteindre l’égalité des sexes. Les handicaps auxquels elles sont confrontées constituent une source majeure d’inégalité. Or, trop souvent, les femmes et les filles sont discriminées dans les domaines de la santé et de l’éducation, de la représentation politique, sur le marché du travail etc. avec des répercussions négatives pour le développement de leurs capacités et leur liberté de choix. L’Iig mesure les inégalités des genres dans trois aspects importants du développement humain : la santé reproductive mesurée par le taux de mortalité maternelle et le taux de fertilité des adolescentes, l’autonomisation mesurée par le taux des sièges parlementaires occupés par des femmes et le rapport femmes/hommes adultes âgés de 25 ans et plus ayant atteint au moins un niveau d’éducation secondaire, et enfin le statut économique exprimé en participation sur le marché du travail et mesuré par le pourcentage de la population active chez les femmes et les hommes âgés de 15 ans et plus.
Cas de Madagascar
L’Iig offre un nouvel éclaircissement sur la situation des femmes dans le monde entier. Il donne un aperçu des écarts entre les sexes dans des domaines majeurs du développement humain. Les indicateurs du composant mettent en lumière des domaines nécessitant une intervention politique cruciale et stimulent la réflexion proactive et les politiques publiques pour surmonter les handicaps des femmes. Les pays présentant une inégalité des genres élevée affichent également une répartition plus inégale du développement humain. Sur un total de 190 pays étudiés, Madagascar pointe à la 154ème place du classement. Si la situation s’est un tant soit peu améliorée au fil des années dans la capitale et dans quelques grandes villes où quelques milliers de femmes ont pu jouir de l’égalité entre les hommes et les femmes, le constat demeure encore accablant dans tout le reste du pays. Primo, cela résulte d’une ancienne mentalité encore profondément ancrée dans la croyance populaire et dans la société, qui dicte que l’homme est en tout point supérieur à la femme. Secundo, le taux très faible d’éducation dans le pays y est aussi pour beaucoup. On a pensé que la nomination d’une femme en tant que ministre de la population y changerait quelque chose mais les résultats ne sont pas encore là. Il est vrai que la défense de la cause de la femme n’est pas un travail aisé, et que cela se fait sur le long terme, mais jusqu’à présent aucun chantier n’est encore en démarrage, et il apparait même que cela ne figure pas dans le programme de ce gouvernement.
Feno Ny Tsiky