Il fallait s’y attendre puisque pour les victimes, les publications ont dépassé l’entendement avec des risques graves sur leurs personnes, alors que certaines têtes intelligentes auraient déjà pensé à se faire du blé avec cette méthode. Après son déferrement au Parquet d’Antananarivo, l’administrateur de ce groupe doit attendre son procès en prison à Antanimora.

Si l’on en croit les informations véhiculées, ce groupe compte plus de 70 000 membres et par conséquent, le « fifosana » – mot qui veut tout simplement dire médisance, et ce même si la suite de son appellation se réclame être destinée pour améliorer les choses  -  devient vite un « very big party » de lynchage. D’ailleurs, de très nombreux membres n’ont pas hésité à dire des gros mots et ont traité les victimes de tous les noms. Il y a par exemple le cas d’un journaliste qui n’a jamais bougé de la Capitale, à part des voyages d’études en Chine, plus précisément à Beijing, mais qui a été traité de voleur et d’avoir arnaqué des gens dans le sud de Madagascar. Souvent, et même pour la plupart des cas, les publications sont composées de mensonges et de délires en tout genre. Pour d’autres victimes, c’est la révélation tout simplement de leurs faits et gestes mais aussi un étalage de toute leur vie privée. Pire, on sort les photos de leurs familles ainsi que de leurs enfants mineurs qui sont autant de délits vis-à-vis de la loi. Pour les participants à cette exécution … virtuelle – mais devient vite un massacre réel – qui se cachent derrière des noms fantaisistes et des photos d’animaux – dans les deux sens du terme -, ils s’en tirent comme si de rien n’était et dorment tranquillement le soir l’esprit en … paix.

Se faire du blé
Enfin, pour la plupart aussi puisque certains malins édifient des stratagèmes pour que le « boulot » se transforme en espèces sonnantes. Selon un député élu dans l’Atsimondrano, on a effectivement tenté de lui soutirer de l’argent tout en menaçant un rapt de ses enfants pour que certains pans d’une soi-disant affaire ne soient pas dévoilés. Et la rançon sera versée par la magie du mobile banking ! Bien sûr, le kidnapping est, ces derniers temps, le moyen le plus rapide de se faire énormément du blé. Bref, voilà comment certaines personnes utilisent facebook actuellement.
Pour le cas spécifique du groupe « fifosana hanatsarana ny pipoles gasy », son administrateur a été arrêté à son domicile dans le courant de la semaine dernière, suite à une plainte émanant du syndicat des artistes et de l’élu d’Atsimondrano. Selon le premier plaignant, une négociation dont l’objectif est d’arrêter cette lapidation systématique a déjà eu lieu mais s’est soldé par le refus obstiné de l’administrateur en question. Et samedi dernier, l’homme qui est aussi un artiste – et non seulement – a été présenté devant le Parquet du Tribunal de 1^ère instance d’Antananarivo. Les motifs de son inculpation seraient, entre autres, la diffamation et l’atteinte aux bonnes mœurs. La décision de la Justice a ainsi été de le placer sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora, et ce, sûrement en attendant son procès.  

Vladimir Illitch