Sur le chemin
Dans son quotidien, chacun fait de son mieux pour être au top, être le meilleur. Dans une suite logique, la vie civilisée parle d’avoir une bonne journée, faire une bonne semaine, boucler le mois, faire quelque chose d’important au cours de l’an et à la longue, peut-être réussir sa vie. « Réussir » un terme, un verbe utilisé tous les jours pour motiver, pour se motiver. Mais dans la mesure où tous les goûts sont dans la nature, ce mot a également, pour chacun son sens. Aux yeux des parents, faire grandir leur progéniture passe par une bonne éducation et un avenir loin du besoin. Réussir pour un enfant, c’est juste de rentrer propre à la maison, après une journée de jeux afin de ne pas trop se faire frotter lors du bain. Pour le jeunot d’à peine 15 ans, le simple regard de la plus jolie fille de la classe suffirait à illuminer sa journée. L’universitaire quant à lui considère que pouvoir passer une journée sans sécher aucun cours au bahut est déjà une victoire en soi. D’autant de forme de réussite qui ne nécessite pas grand-chose, juste la satisfaction d’avoir réussi quelque chose qui vaille la peine. Mais en vieillissant, l’homme civilisé tend à perdre cette notion pourtant simple de la vie. Etant continuellement à la recherche de la perfection, les actions sont quantifiées pour être les plus productives possibles et quitte à oublier ce sentiment de satisfaction personnelle.
D’autre pousse la vision encore plus loin de cette perfection. A l’ère contemporaine, il n’est plus question d’être bien pour soi-même, il est question d’être bien aux yeux du monde. De la mère de famille qui habille bien ses enfants au lieu de bien le nourrir aux chefs d’Etat qui font fi de la pauvreté de la population pour organiser des sommets grandioses et dignes des pays les plus riches, tout y passe. L’image de la perfection est telle aujourd’hui, qu’elle influe jusque dans nos préjugés. Et puisque la première impression est toujours la bonne, l’apparence est de mise. Car sinon, comment est ce que les personnes sauraient que vous avez de l’argent si vous n’avez pas les accessoires qui, selon la société, vont avec les moyens financiers. Une belle voiture, de belles montres, des chaussures propres, le smartrphones dernier cri sont tout autant d’indicateurs de bien être que la paix intérieur ou la bonne conscience. Une situation alarmante lorsqu’on voit un gosse ignoré par son géniteur au profit d’un appareil électronique. Ceci étant, il s’agit pour l’humanité de revoir son chemin vers la mort. Parce que malgré les avancées technologiques, les nouveaux robots etc.… tout le monde est sur le chemin de la mort. Il conviendrait donc que chacun puisse revoir sa définition de la vie et d’une vie réussie. Car aux termes, ce ne seront pas les belles voitures et la grosse maison qui calmera votre esprit sur votre lit de mort, mais bel et bien vos actes aux cours de votre vie.
Au final, les enfants devraient apprendre pour savoir et non pour être diplômés et les adultes au lieu de travailler pour vivre devraient vivre leurs travails. Tout est question de sentiment intérieur, rien avoir avec le fait de bien faire son boulot pour être remarqué par le boss et avoir une promotion, pour après recommencer le même refrain. Se soustraire à l’opinion des autres, là est le chemin de la paix. Faire ce qui est bon est la clé de la quiétude. Etre droit vous garantit l’estime de votre entourage. Et même si les apparences sont plus simples à réaliser, la valeur d’une personne se définit par le chemin qu’il a emprunté au cours de sa vie. Et la vie n’a jamais été synonyme de facilité, elle est même la partenaire de la mort. Il faut savoir s’adjuger des stéréotypes et vivre avec passion. La passion ce n’est pas simplement se tuer à la tâche, c’est faire de votre vie une histoire intéressante et intéressée. Et sur le chemin de la mort, vaut mieux être en accord avec soi. « Success isn’t about how your life looks to others. It’s about how it feels to you » ou « le succès ne signifie pas comment votre vie est vue par les autres. Il s’agit de comment vous la voyez, vous » comme le dit si bien Michelle Obama.
Mauducœur