Qui n’ignore pas que les infrastructures pénitentiaires à Madagascar sont loin d’être aux normes. Surpopulation, malnutrition, insalubrité, on y trouve de tout. Et il semblerait qu’on y sort aussi facilement qu’on y entre actuellement. Ce week-end, trois individus ont été livrés à la maison centrale d’Antsiranana par des policiers. Ces derniers revenaient du parquet et étaient en détention provisoire et devaient y rester dans l’attente d’un procès. Mais aussitôt arrivés, aussitôt partis. Dès que les policiers ont quitté les lieux, ils entreprirent de s’évader. Une chose, il faut avouer, qu’ils ont fait avec une telle facilité. Il n’y avait qu’un gardien qui les séparait de la sortie. Un maton qu’ils ont assommé à coup de jet de pierre. Personne n’a remarqué la scène étant donné que les évènements se sont déroulés entre 19h30 et 20h et qu’il y avait, ou du moins très peu d’éclairage. Une fois le pénitencier hors d’état de nuire, ils escaladèrent la basse muraille qui entourait le complexe. Peu de temps après, un autre maton a vu son camarade gisant sur le sol et donnait l’alerte. La poursuite était lancée et fort heureusement deux des fuyards furent rattrapés non loin de là. Le troisième, quant à lui, a réussi à prendre la fuite. Très gravement blessé, l’agent pénitentiaire atteint par les jets de pierre a été envoyé à l’hôpital. Le diagnostic : clavicule cassé, léger tumeur sur la tête et des bleus un peu partout sur tout le corps. Jusqu’à aujourd’hui, les efforts déployés pour retrouver celui qui a réussi à s’évader n’ont pas encore porté leurs fruits.

Feno Tsiky