Délestage interminable – Une nouvelle stratégie s’impose !
Près d’un mois après un changement opéré à la tête de la Jirama, le délestage continue encore de sévir. Toutefois, aucune excuse ni explications techniques à l’origine des longues coupures de l’électricité ne sont plus valables puisque toutes les conditions sont déjà requises. La société de distribution d’eau et d’électricité ne peut attribuer l’insuffisance de production à la sécheresse puisque la pluie est déjà tombée dans les zones où se trouvent les centrales thermiques. Si le délestage persiste, l’unique explication plausible reste la mauvaise gestion au sein de la production et de la distribution de l’électricité. Pourtant, dans la logique, le limogeage de l’ancien directeur général et de l’ancien président du conseil d’Administration aurait pour objectif d’améliorer la gestion de cette entreprise d’Etat.
L’opinion publique tend vers l’hypothèse qui met en relation les problèmes entre l’Air Madagascar et la Jirama. Ces deux entreprises d’Etat sont au bord du gouffre depuis le début cette quatrième République. La privatisation de la compagnie aérienne se confirme depuis la naissance des problèmes internes et changement fréquent de conseil administration et de directeur général au sein de cette société. La Jirama risque de subir le même sort si l’on se réfère au mode de fonctionnement de l’actuel régime qui accorde une importance capitale au partenariat avec les investisseurs étrangers. Les mesures de transfert de gestion ont déjà commencé depuis plusieurs mois par l’octroi de l’usine de production de l’électricité à Mandroseza à une entreprise américaine. Il en est de même pour les projets de production d’énergies renouvelables qui sont dans l’ensemble confiés à des entreprises privées. L’Etat ne cache pas également sa réticence à continuer de payer la subvention annuelle allouée à la Jirama. Le président de la République et le Premier ministre ne cessent de rappeler que les 300 milliards d’Ariary versés à la Jirama auraient pu construire des kilomètres de routes.
La privatisation demeure l’une des solutions efficaces pour obliger la population malgache à se soumettre à la vérité des prix exigée par les bailleurs de fonds internationaux. Si la Jirama tombe entre les mains des investisseurs étrangers, l’Etat fera en sorte qu’il ne peut plus s’interférer dans les tarifs de l’électricité. C’est comme le cas du carburant actuel dans lequel les entreprises de distribution pétrolières abusent de leur quasi monopole sur les prix.
Dom