Evidemment, Antonio Sanchez-Benedito a pris des gants … diplomatiques pour annoncer les recommandations de l’Union Européenne mais tout le monde l’a compris : il s’agit bel et bien d’un avertissement et d’un ordre. Ainsi, la voie est libre pour les candidatures d’Andry Rajoelina, de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana.

L’année en cours est effectivement celle destinée à la préparation de la prochaine présidentielle d’autant qu’il n’y a aucune raison à ce qu’elle ne se tienne pas. D’ailleurs, il n’est pas question à ce que la même prolongation qui est en train de se réaliser au Congo Kinshasa, la Rdc, se joue sur le sol malgache ! Pour la société civile, les partis politiques, entre autres, les partenaires techniques et financiers, ainsi que pour le peuple malgache, c’est un produit impossible à importer pour Madagascar. Il n’y a aucun doute à ce sujet mais par contre, beaucoup ont senti l’intention du parti au pouvoir d’empêcher certains leaders politiques de participer à cette importante joute électorale. Et d’où l’intervention de l’ambassadeur de l’Union européenne hier lors d’un petit-déjeuner de presse qui a parlé de situations très différentes entre la présidentielle de 2013 et celle de 2018. Rappelons que le « ni…, ni… » stipulé par la communauté internationale et validé par la commission électorale spéciale a exclu de la course 3 candidats potentiels dont Andry Rajoelina, le président de la transition, l’ancien président Didier Ratsiraka, le père de la IIème république et Lalao Ravalomanana, l’épouse de l’autre ancien président durant la IIIème république.
Inclusive

Ainsi, Antonio Sanchez-Benedito espère voir tout ce beau monde dans le starting-block de 2018, Marc Ravalomanana aussi qui n’a de cesse de rappeler à qui veut l’entendre qu’il sera candidat. Pour beaucoup, c’est un langage diplomatique dont le message adressé à l’endroit des actuels tenants du pouvoir est clair. Mieux ou pire, c’est selon, c’est tout simplement un avertissement mais aussi un ordre. Les autorités sont donc appelées à rectifier leur tir et à donner des consignes allant dans ce sens aux faiseurs de loi, c’est-à-dire les parlementaires. Tous savent que la chambre basse est actuellement composée majoritairement par des députés Hvm si au départ, ce parti n’en a même pas un seul. Pour le Sénat, il est unicolore avec une toute petite teinte orange. En un mot, l’Union européenne exige une élection « inclusive, démocratique et libre ».

Mais la situation plus que difficile dans laquelle se trouve la population malgache – notamment le délestage et l’insécurité permanente partout dans la Grande Île – a aussi été évoquée par l’ambassadeur de l’Ue à Madagascar. Par contre, Antonio Sanchez-Benedito croit à un décollage de l’économie malgache, un avis que les observateurs malgaches ne partagent pas du tout. Ces derniers font état, en premier lieu, d’une saison rizicole catastrophique si pour le domaine des mines – grandes et petites -, la production ne profitera pas toujours à la population locale et ni au pays.

J.L.R