On ne peut parler de la politique à Madagascar sans poser un regard sur la situation sociale malgache actuelle. Une situation qui n’a de cesse de se détériorer d’ailleurs, et seulement au détriment de la masse populaire. Que l’on parle d’inflation, d’insécurité, de délestage ou peu importe, les premières victimes, sinon les seules, sont et seront toujours la masse populaire. La solution à tous ces problèmes n’est pourtant pas si difficile à trouver et si le pays en est arrivé à ce point à ce moment précis, c’est simplement par manque de vision et d’éthique. Selon la définition de Grawitz, Leca et Thoenig, le concept désigne les interventions d’une autorité investie de puissance publique et de légitimité gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou du territoire. Mais plus encore, une politique publique, c’est la capacité qu’ont les systèmes publics à gérer des demandes et des problèmes publics, et à fabriquer du politique. Six étapes clés composent l’élaboration d’une politique publique à savoir en premier l’identification des enjeux, puis l’établissement d’un programme en rapport à cela, la conception d’une politique, la mise en œuvre, le suivi et enfin l’évaluation de l’impact. Le respect de toutes ces étapes est nécessaire pour que le système et l’Administration répondent efficacement aux besoins et problèmes de la population et du pays en entier.

En parallèle, la question d’éthique et surtout d’éthique politique est primordiale surtout dans un pays comme Madagascar. L’éthique est définie comme la science ou la connaissance de la morale. Mais une distinction doit se faire car si la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l’éthique  « s’attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l’espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s’intéresse ». Le peuple malgache a ses valeurs propres que l’on peut retrouver dans les différents proverbes comme « Trano atsimo sy avaratra, izay tsy mahalen-kialofana » ou encore « aleo very tsikalakalam-bola toy izay very tsikalakalam-pihavanana ». Sauf que la situation actuelle démontre clairement et l’absence de politique réfléchie et de morale chez les politiciens ou plutôt la classe dirigeante. En effet, face à la multiplication des problèmes dans le pays, ces derniers se bornent à exécuter des solutions ponctuelles. Et dans un même temps, c’est une réalité, ils font fi des valeurs malgaches en exploitant au maximum et le pays et le peuple à des fins individuelles. Ne voyant jamais au-delà de leurs propres besoins. En d’autres termes, l’irresponsabilité des dirigeants est une marque flagrante d’un manque de… jugeote ? Peut-être pas, puisque ceux-ci ont « la bienséance » de se remplir les poches avant de vider celles des autres. C’est tout simplement le manque d’humanité et l’absence de responsabilité qui font que le pays est là où il en est actuellement.

Toutes ces discussions sur les politiques et l’éthique, le petit peuple est loin de le comprendre. Tout ce qu’il sait c’est qu’aujourd’hui « mitrongo vao homana ». C’est aussi simple que ça, les grands esprits auront beau présenter leurs théories, il faut savoir les transmettre. C’est donc dans un contexte de basse communication que la population se fait avoir par ceux qui ont les mots les plus percutants comme : argent, manger, santé, et encore argent ; nourrir l’oisiveté des sans culture. Il n’y a rien de plus facile que de leur faire miroité une belle vie sans efforts. Cet comme tout peuple à le dirigeant qu’il mérite, c’est à ceux qui ne le mérite pas de s’abaisser à la hauteur de ses interlocuteurs pour pouvoir faire passer son message. Le plus intelligent est celui qui sait se faire passer pour un con. Avis aux abonnés d’éthique et de vision donc, sachez vous faire comprendre par des termes simples que même l’illettré comprendra sans problème ; prenez les malins à leurs propres jeux, et sachez toucher les cœurs. Ce n’est pas pour rien que le populisme prend place, faites comme Donald Trump et renversez la situation.

Mauducoeur