Litige foncier – Le maire d’Antsirabe II en prison
Le domaine sis à Antanimandry dans la commune d’Antsirabe II appartenait à un couple marié qui, par la suite, a divorcé. Lors de la séparation, les conjoints ne s’étaient jamais mis d’accord au sujet du partage de leurs biens. Mais avant que la procédure n’aboutisse jusqu’à la fin, le mari a été envoyé en prison pour une soi-disant affaire de détention d’arme. Il aurait été arrêté par la police locale dans sa voiture dans laquelle il aurait caché un pistolet. Mais ce dernier a toujours crié au coup fourré. Quoi qu’il en soit, il a été envoyé en prison pendant un laps de temps suffisant pour que sa femme ne mette tous ses biens à son nom à elle. Elle se serait servie des papiers de son époux, laissés à la maison durant sa peine de prison, pour s’accaparer des terres mais aussi de l’argent. Mais le mari a eu vent de ces informations en taule et a soigneusement préparé une contre-attaque. Et dès qu’il a fini de purger sa peine il a immédiatement déposé des plaintes au niveau de toutes les instances concernées contre son ex-femme mais également ses enfants. L’enquête a permis de savoir que le maire de la commune était aussi mouillé dans cette affaire, c’est lui qui aurait signé tous les documents de passation des terrains tout en sachant pertinemment qu’il était dans l’illégalité et que la procédure de divorce n’était pas encore finie. Résultat, le maire de cette commune est provisoirement détenu en prison, lui mais aussi le fils du propriétaire légitime des biens qui serait aussi impliqué. Quant à la mère de famille, elle et sa fille sont encore introuvables jusqu’à présent mais les recherches continuent. Après réflexion, et ce n’est là qu’une hypothèse, toute cette histoire aurait pu être fomentée dès le début. Le divorce, l’arme trouvée comme par hasard dans la voiture du chef de famille quand sa femme avait tout intérêt à ce que ce dernier aille en prison. Cette histoire a l’air d’un scénario tout droit tiré d’un film hollywoodien, et malheureusement ce n’est pas un cas isolé. De plus en plus de personnes sont victimes d’abus de ce genre à Madagascar : des personnes riches qui s’associent à des gens haut placés dans le but de s’accaparer des terres, mais malheureusement les victimes sont souvent trop pauvres pour se défendre. Ce qui étonne le plus dans cette histoire c’est que, cette fois-ci, le maire a aussi été inculpé alors qu’en temps normal les personnes de ce rang sont protégées. Peut-être devenait-il gênant lui aussi ou n’avait-il pas un lien avec le gouvernement central, qui n’a pas manqué de le laisser sauter. Quoi qu’il en soit, il est sûr que c’est un nouveau siège vacant sur lequel un « cravate bleu » pourrait s’asseoir incessamment.
Feno Tsiky