Marchés publics – Contrôlés par la Société civile !
La transparence des passations des marchés publics a depuis toujours posé problème. Et, d’ailleurs, figurait parmi les exigences du Fonds monétaire international pour que Madagascar puisse bénéficier du programme de facilité élargie de crédit.
En effet, le 27 juillet 2016, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 40 mois au titre de la Fec en faveur de Madagascar d’un montant équivalant à 220 millions de DTS soit environ 304,7 millions de dollars pour contribuer à renforcer la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable et inclusive. Et pour ce faire, la transparence dans l’octroi des marchés publics est une condition nécessaire. C’est ainsi que Transparency International Initiative Madagascar avait projeté au mois de novembre de l’année dernière de mettre en place une entité indépendante, qui aurait pour rôle le contrôle des activités, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Ce projet est en train de se concrétiser et pourrait être opérationnel d’ici peu, selon les informations recueillies auprès de Transparency International initiative Madagascar. Cette entité dénommée Observatoire indépendant des marchés publics, (Oimp), sera constituée exclusivement des organisations de la société civile malagasy, et aura pour mission première d’effectuer un suivi indépendant de la commande publique, en collaboration avec les autorités administratives compétentes ainsi qu’avec les organisations représentant le secteur privé.
Implication
Le but étant de rendre plus facile, accessible et surtout, transparent, le système des marchés publics à Madagascar. Selon une enquête réalisée en 2015, près de 7 500 commandes publiques ont été effectuées pour la production de travaux, de prestations intellectuelles et de services et l’obtention de fournitures, d’après les statistiques de l’Armp. Et pour cela, les entités publiques contractantes ont engagé 200 milliards d’ariary, soit environ 63 millions de dollars américains. En parallèle, l’enquête de 2015 sur les marchés publics de Transparency International Initiative Madagascar réalisée entre septembre et décembre 2015 auprès de 436 propriétaires et dirigeants d’entreprises ayant remporté au moins un marché public en 2013 ou 2014, révèle quant à elle que s’assurer de l’obtention d’une commande publique exige le paiement d’un montant moyen correspondant à 25% de la valeur du marché. Aussi, la nécessité d’un contrôle de l’Armp apparait évidente, et a d’ailleurs été confirmé par grand nombre de citoyens lors d’un débat public organisé à l’amphithéâtre Degs vendredi dernier. Reste à savoir si les organisations de la société civile (Osc) s’impliqueront dans le combat de manière à réduire la corruption dans l’octroi des marchés publics ou au contraire s’y trouveront mêlées et dévieront un élément de ce rouage si bien huilé.
Ny Aina Rahaga