Toutes les villes du monde ont leurs « sans domicile fixe » ou Sdf. La capitale n’échappe pas à cette règle. Tous les jours, de nouveaux arrivants viennent grossir les rangs des sans-abri à cause d’une pauvreté presque endémique à travers le pays. Mais le gouvernement, et la doctrine de l’ « Etat providence », veut que celui celui-ci prenne soin des moins lotis de la société tels que les sdf.

D’après une récente étude sur les sans-abri à Antananarivo, les personnes qui vivent dans les rues et qui passent la nuit sous les tunnels viennent pour la plupart d’Ambatolampy, d’Antsirabe, de Fianarantsoa et d’autres localités situées aux alentours de la capitale. Une fois arrivés en ville, ces immigrés ne trouvent d’autre endroit pour dormir que sous les tunnels. Placées dans ce contexte, ces personnes vulnérables n’ont ni les moyens de se loger et peuvent ne pas avoir les moyens de se nourrir également. C’est pour cela que les centres Madcap et Seba ont été créés pour pouvoir les accueillir de façon digne, avec des infrastructures aux normes. Et dans le cadre de ses missions sociales orientées en priorité en direction des familles les plus vulnérables, le ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme (Mppspf) organise tous les dimanches une distribution de repas chaud pour les sans-abri. D’ailleurs, ce 12 février à midi, un déjeuner a été offert aux 250 personnes, adultes et enfants, hébergées aux centres d’accueil. Pour Seba, ils étaient 184 bénéficiaires et ceux de Madcap au nombre de 66.

Sous-exploité

Au-delà de son caractère humanitaire, cette première action est aussi placée sous le signe de la tradition du « Sakafo mitam-pihavanana ». Un projet tendant à cibler les ressources destinées au financement de ce genre de dispositif d’aide directe de manière pérenne est en chantier au niveau du Mppspf. Dans son actuelle phase expérimentale, l’opération sera reconduite pendant 6 semaines dans tous les arrondissements de la Capitale, en fonction des moyens financiers, humains et matériels à disposition du ministère de tutelle. Néanmoins, il est à noter que ces centres sont encore loin d’être remplis par rapport à leurs véritables capacités d’accueil. En effet, Madcap peut accueillir 1000 personnes et Seba, quant à lui, peut abriter jusqu’à 800 personnes. Pourtant, ces lieux situés à Isotry et donc près des activités de la plupart des sans-abri offrent des possibilités de vie décente pour les intéressés. En plus des lits, les centres sont dotés de sanitaires et sont très sensibles à l’égard du bien-être des enfants.

Seheno Kely