Exploitation sexuelle des enfants – Un fléau à caractère social
La journée mondiale de la lutte contre l’exploitation sexuelle a été célébrée pour la première fois à Madagascar. L’évènement s’est tenu hier à l’Hôtel Panorama en présence du chef du Gouvernement, des corps ministériels, des secteurs privé et public ainsi que des organismes internationaux comme l’UNICEF. « Parmi tant et tant de problèmes dans le pays, l’exploitation sexuelle est un problème majeur », a affirmé Jean Omer Beriziky, Premier Ministre. Madagascar sort d’une crise, mais les malgaches en subissent encore les impacts. Le taux des cas de violence sexuelle a connu une croissance exponentielle avec le taux de la pauvreté. Plus de 80% des malgaches vivent sous le seuil de pauvreté et se présente comme l’un des facteurs qui poussent les enfants à se prostituer. Les mineurs, même à partir de 11 ans, sont obligés de chercher de quoi se nourrir. Pourtant, ils ne peuvent pas être embauchés, de par leur âge, ne trouvant une autre solution que de « vendre ». Malgré leurs « efforts », d’autres formes de violence les menacent. Une jeune fille a témoigné: « Je ne gagnais que 1.500 Ariary au maximum pendant une nuit, et quelquefois, je n’obtiens que 500 ou 1000 Ariary ». A titre d’alarme, les clochettes ont sonné deux fois en une seule matinée, signalant la gravité du phénomène. En effet, Madagascar a ratifié une « Charte pour la lutte contre les violences et toutes formes d’exploitation sexuelle à l’égard de l’enfant » pour conclure les conventions précédentes, par l’engagement du Gouvernement malgache quant à l’avenir de ses progénitures. Des préventions et actions de sensibilisation ont été récemment lancées dans les médias locaux. A part l’insuffisance des ressources humaines pour la protection des enfants, le faible budget de l’Etat est encore un défi à soulever.
Collective
La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants doit être une responsabilité collective. L’approche transversale des enfants œuvre à la participation dans cette lutte. Les actions directes touchant l’amélioration de la vie sociale, comme la formation professionnelle, peuvent alors avoir des impacts non négligeables pour les victimes. A partir de cet accompagnement, ces dernières ont l’opportunité de s’auto protéger contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales. Madagascar a coopéré avec le Bureau International de Travail (BIT) afin de prendre une partie dans la prise en charge des enfants vivant dans la prostitution et d’autres formes de violence sexuelle. Plus de 150 acteurs professionnels du tourisme dans le Sud et à Nosy-Be ont adopté des réseaux de protection par « Le code de conduite pour la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants ».
Seheno Rajaonah