Liste électorale – Encore 900 000 absents !
La Ceni s’est félicitée hier de la révision annuelle de la liste électorale qui s’est achevée le 31 janvier dernier. Pourtant, l’objectif de départ est loin d’avoir été atteint, et ce malgré l’engagement de moyens techniques et financiers considérables.
Les moyens déployés par l’Administration et surtout par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et ses partenaires n’ont pas suffi à atteindre l’objectif envisagé au départ. En effet, au lancement de la révision annuelle de la liste électorale (Rale), la Ceni et ses partenaires se sont fixé comme objectif 10 millions d’électeurs inscrits. La Rale devait être clôturée à la fin du mois de janvier dernier alors qu’elle avait débuté le 1er décembre 2016, soit un délai de deux mois. Et pourtant, cet objectif n’a pas été atteint et la liste électorale actuelle connait un gap de 900 000 électeurs. Alors que pour cette campagne, la Ceni avait considéré la Rale comme son plus gros chantier. Et pour ce faire, elle visait en premier à accroitre l’inscription des jeunes, des femmes et des personnes vivant avec un handicap sur la liste électorale. Et pour cela, plusieurs stratégies ont été mises en œuvre notamment le tam-tam médiatique sur le « za anaty lisitra ».
En profiter
Viennent ensuite l’amélioration et le renforcement des capacités de la commission mais également de tous ceux qui y ont une responsabilité. Ou encore la mise en place d’une stratégie nationale d’éducation et de sensibilisation électorale, sans oublier la nouvelle stratégie de communication de la Ceni. Tout récemment, le Président de cette institution a encore déclaré que l’atteinte des 10 millions d’électeurs était en bonne voie. Et ce, avant une dernière décision de la Ceni de mettre en place des guichets uniques pour les jugements supplétifs de naissance, pour l’obtention d’une carte d’identité nationale et aux sorties desquels chacun sera déjà inscrit sur la liste. Mais malgré tout cela, le fait est que la liste électorale clôturée le 31 janvier dernier compte exactement 9 124 901 inscrits. Une petite hausse de 5% par rapport à 2016 mais qui ne représente pas grand-chose vu les moyens, financiers et techniques, mis en œuvre. De plus, nul n’ignore que l’absence sur la liste électorale constitue une perte des droits en tant que citoyen. Mais pire encore, elle favorise les fraudes et les « hala-bato » comme on dit si bien en malgache, loin de profiter à la population en biaisant complètement ses choix.
Régis Kabary