Les villes d’Antsiranana et de Mahajanga ont, depuis longtemps, été désavantagés par rapport aux services de la société Jirama. En effet, si le délestage dure en moyenne entre deux et quatre heures d’affilée avec une ou deux répétitions journalières dans les grandes villes, pour les capitales du Nord et du Boeny, cela peut aller de dix heures à des jours. Et ce tout au long de la semaine. Plus particulièrement pour la ville de Mahajanga, depuis le mois dernier, le délestage dure en moyenne 24 heures et parfois même le temps d’un week-end. Cette fois-ci, la Jirama a décidé de favoriser ces deux villes. En effet, la société d’Etat a annoncée que les villes de Mahajanga et d’Antsiranana feront l’objet d’une attention particulière dans les prochains jours. Ceci, afin de trouver une solution à ces sessions de délestage interminables. D’après les explications recueillies, la majorité des défaillances en électricité dans ces deux localités sont causées par le manque de maintenance des groupes loués par la Jirama. Sans parler des difficultés d’approvisionnement en carburant dues aux routes coupées en raison des intempéries dans la partie Nord de l’île. Ces raisons mentionnées ne sont pourtant pas propres à Antsiranana et Mahajanga. En premier lieu, la vétusté et le manque d’entretien des matériels de production de la Jirama, d’Antsiranana à Tuléar, de Mahajanga à Toamasina, sont les premiers problèmes évoqués par les responsables. Il est évident que cette première raison est un cas général dans toute la Grande île. Dans un second temps, nul n’ignore que Madagascar subit actuellement un délestage économique. De ce fait, la question d’approvisionnement en carburant ne concerne pas uniquement les villes du Nord et de l’Ouest de Madagascar. Enfin, l’état des routes, même dans la capitale malgache, laisse réellement à désirer, intempéries ou pas. Pourtant, à Antananarivo et dans ses périphéries, les maintenances se font souvent. Ce qui n’est pas le cas sur les routes nationales. Aussi, les villes de Mahajanga et d’Antsiranana ne sont privilégiées que par l’insouciance de la Jirama et de l’Etat lui-même à leur égard.

Régis Kabary