Transport public – La ligne E en grève !
Les habitants d’Antananarivo ne peuvent se passer des taxibe, c’est un fait, et étant donné qu’il s’agit du moyen de transport le moins couteux. En effet, pour seulement 400 Ariary, un passager peut aller par exemple d’Ambohibao à Anosy ou encore d’Andoharanofotsy à Analakely, des trajets qui coûteraient, au bas mot, 14 000 Ariary en taxi.
Dernièrement, les transporteurs membres de l’Uctu et de l’Ucts ont revendiqué le droit d’augmenter leurs tarifs à 500 Ariary, une décision qui a finalement été annulée malgré le non -respect du gouvernement de ses engagements, à savoir le paiement des arriérés de subvention. Cet épisode a fait se soulever les voix des clients obligés de prendre ce moyen de transport faute d’une autre possibilité. Quoi qu’il en soit, à peine que cette péripétie ait pris fin, voilà déjà que de nouveaux problèmes apparaissent. Hier matin, les transporteurs de la ligne E, reliant le centre-ville d’Antananarivo à Ambohimangakely, ont manifesté contre le déplacement de leur terminus à Andravoahangy tsena. Les véhicules de cette ligne ont arrêté d’assurer le transport durant toute la matinée. Résultat : des centaines de citadins se sont plaints car non seulement cela a impacté leurs emplois du temps mais a également occasionné des dépenses en plus. En effets, ces usagers étaient alors obligés de prendre deux ou trois bus au lieu d’un seul pour arriver à leur destination.
Un problème avec les transports en commun
Les transporteurs estiment que cette délocalisation aura des impacts sur leurs recettes et sur le temps que chaque bus mettra pour boucler un tour. En effet, les environs d’Andravoahangy tsena et notamment l’axe menant vers Ambodivona sont réputés pour être le théâtre d’embouteillages monstres aux heures de pointe. Et la situation ne va qu’en empirant chaque mercredi, jour du «souk», où le trafic avance à raison de 2 ou 3 mètres par dizaine de minutes. De leur coté, les responsables répliquent que cette mesure devait être prise car les bus de la ligne E stationnaient d’abord sur une zone inappropriée, que des réparations étaient en cours sous le pont de Behoririka. Et, enfin, que ces véhicules causaient souvent des embouteillages en se garant au beau milieu de la route. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette décision n’est pas la bienvenue chez tout le monde, autant chez les transporteurs que chez les usagers. «Les grèves se poursuivront jusqu’à ce qu’on obtienne gain de cause», c’est ce qu’ont déclaré les chauffeurs et receveurs de cette ligne. Décidément, l’Etat a un problème avec les transports en commun.
Feno Tsiky