L’étape est actuellement à la répartition des sièges au sein de l’Exécutif. Les forces politiques dont le MAPAR, la PMP, la mouvance Ravalomanana mais également la Présidence semblent cependant camper sur leur position respective, accentuant une nouvelle fois le flou autour de l’évolution de la situation. La question la plus urgente concerne la nomination du chef du gouvernement qui devrait revenir à la plateforme MAPAR tel que l’a reconnu le président de la République. Dans les négociations, les informations font pourtant part de critères « imposés » par l’équipe du Numéro Un de la République comme canevas à l’équipe du MAPAR dans la recherche de la personnalité. Par ailleurs, la personnalité désignée par la Majorité présidentielle continue de persister dans sa voie à la suite de la présentation de son nom au président de la République. Ce sont actuellement plusieurs associations regroupant les citoyens du Sud et du Sud-Est qui se mobilisent pour appuyer la candidature de Jules Etienne à la Primature. Cette démarche remet au goût du jour la question épineuse de l’équilibre régional. Cette insistance de l’équipe de l’ancien candidat du premier tour de l’élection présidentielle consiste en une réponse à la tendance de donner la place à un originaire du Nord, tel que véhiculé par d’autres forces politiques. Mais c’est également afin d’aplanir les différends créés par ce clivage entre Côtiers et Merina que les proches collaborateurs d’Albert Zafy n’ont cessé d’avancer la question de réconciliation nationale. Ils ont depuis toujours été conscients de l’antagonisme latent entre les divers pôles du pays pour les postes à responsabilité. Les universités sont les plus souvent les premiers terrains d’affrontement entre les natifs des diverses régions.

Gouvernement

Le débat ne s’arrête pas seulement au futur locataire de Mahazoarivo mais porte également sur la répartition des fauteuils ministériels au sein du prochain gouvernement. La plateforme MAPAR ayant le privilège de nommer le Premier ministre verrouillerait les postes ministériels stratégiques du futur gouvernement, mis à part ceux qui reviennent au président de la République. Indignation de la Plateforme pour la Majorité présidentielle d’autre part, car la répartition ne peut selon les membres de la PMP, se faire sans qu’il y ait concertation préalable entre le Premier ministre et le président de la République. Autre point à considérer, la mouvance Ravalomanana demeure toujours dans le jeu lorsque selon des sources avisées, elle réclamerait la reconduction de ses ministres dans le prochain gouvernement au nom de l’apaisement.

Lalaina Arisoa