Vindicte populaire – La pratique se maintient
Depuis le début du phénomène de vindicte populaire, la population malgache n’a eu que faire de ce que les autorités malgaches peuvent penser. Ces derniers n’avaient d’ailleurs pas bougé le petit doigt pour trouver les mesures nécessaires afin d’arrêter cette barbarie. La population a exprimé sa colère, elle a été à l’origine de la mort de plusieurs bandits ou simple présumés bandits, et avait même organisé deux ou trois grandes manifestations lorsque les agents des forces de l’ordre avaient délibérément refusé de livrer un individu, coupable d’un crime ou non, à la mort. Ces refus étaient notamment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La population n’appréciant pas le geste s’est retourné contre les gendarmes, allant jusqu’à détruire des commissariats ou à faire de terribles dégâts dans la ville même. Et le phénomène de vindicte populaire est présent dans pratiquement toutes les régions de Madagascar, étant donné la recrudescence du banditisme dans ces régions en question.
Confiance perdue
Si plusieurs organisations internationales avaient réitéré le mal que produit ce phénomène, particulièrement dans le respect des droits de l’homme, les tenants du pouvoir n’ont pas jugé bon d’en faire une grande histoire. Par ailleurs, la pratique s’est quelque peu atténuée depuis plusieurs semaines, mais ceci ne marque pas la fin du phénomène. En effet, un jeune de 20 ans a encore une fois trouvé la mort dans la ville de Toamasina après avoir été pris en flagrant délit de vol, le mercredi 15 février 2017. Les témoins oculaires s’étaient acharnés à le rouer de coups, jusqu’à balancer deux énormes briques sur la tête. Certes, une discussion sur le sujet a été récemment effectuée au niveau de la police nationale et des responsables de la sécurité publique. Et ceux-ci ont décidé d’appliquer la règle stricte que les agents des forces de l’ordre doivent à tout prix faire leur travail. Néanmoins, cela changera- t-il quoi que ce soit à l’opinion que la population malgache s’est faite des autorités ? Il est dur effectivement de retrouver une confiance perdue depuis plusieurs années. Les mesures à prendre se limitent actuellement à évoquer le sujet et laisser faire les choses, sans prendre la peine de creuser le problème depuis sa source.
Athanase